Mémoire : Kindu dans la conscience des Italiens

Mardi 12 Novembre 2013 - 15:09

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Il y a 52 ans, des militaires italiens tombaient sous les balles de l’insurrection dans les soubresauts de l’indépendance de l'ex Congo-belge.

S’il y a une date où la mémoire des Italiens s’associe solennellement à l’Afrique, c’est bien celle du 11 novembre. Il y a 52 ans, le 11 (mais peut-être le 12) novembre 1961, 13 membres d’une mission aéroportée italienne agissant au nom de l’ONU, étaient massacrés à Kindu, dans la province du Maniema, en République démocratique du Congo (alors Congo belge). Partis pour ravitailler un contingent de la mission de paix de l’ONU, ceux que l’Italie commémore sous le vocable des  aviateurs de Kindu, tombèrent sous un groupe d’insurgés dans la situation trouble postindépendance du Congo et furent massacrés jusqu’au dernier.

Ils appartenaient à la 46è brigade aéroportée de la base militaire de Pise ; étaient jeunes et motivés pour la paix, rappelle-t-on chaque année en Toscane où a été érigé un monument en leur mémoire. Un autre monument est adéquatement placé aux abords du plus grand aéroport italien, l’aéroport international romain Leonardo da Vinci, à Fiumicino. Mémoire partagée pour un désir unanime de faire progresser le monde dans la coexistence pacifique. Mais cela n’a pas empêché des voix d’extrême-droite récemment de contester la nomination d’une ministre congolaise dans le gouvernement italien au nom, précisément, de cet événement douloureux de Kindu « où des ancêtres de Mme Kyenge ont mangé des aviateurs italiens ». Pure affabulation.

En tout cas, pour l’aéronautique militaire italienne, le 11 novembre est un instant solennel incontournable de réactivation de la mémoire historique. « Commémorer Kindu est toujours un motif d’émotion et d’orgueil. Pour toute la communauté nationale, c’est l’occasion de réfléchir sur le fait que la voie du maintien de la paix ne se nourrit pas seulement de bonnes intentions mais de faits concrets ; et que sur ce chemin difficile, il peut, malheureusement arriver que l’on ait à enterrer de petits- grands héros du quotidien ». C’est ce que l’on pouvait lire mardi 12 novembre 2013 dans un communiqué de cette institution militaire.

Lucien Mpama