Mémoire : le cimetière des Hollandais valorisé comme un attrait touristique

Mercredi 25 Décembre 2019 - 16:23

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Datant de 1887, ce cimetière où reposent dix-sept commerçants hollandais et un Français est un patrimoine congolais et hollandais. Les ministres du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan Nonault, de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo et Fumey Van Baggun, consul des du Royaume des Pays-Bas en République du Congo, ont visité ce site.

D’après la délibération 030-2012 portant fermeture du cimetière des Hollandais de Brazzaville (régularisation), le Conseil départemental et municipal siégeant en session ordinaire du 03 au 14 septembre 2012 avait adopté la délibération signée le 14 septembre 2012 par son président de l’époque, Hugues Ngouélondélé, qui stipulait ceci : Le cimetière des Hollandais de Brazzaville, situé dans l’arrondissement 5 Ouenzé est fermé (régularisation). Il constitue désormais un patrimoine communal d’intérêt historique et touristique.

C’est ainsi que depuis le 23 octobre dernier, le cimetière des Hollandais constitue dorénavant un mémorial de l’histoire de deux peuples, celui du Congo et des Pays-Bas, sur lequel les autorités devront, à chaque période de l’année, de commun accord avec la représentation diplomatique des Pays-Bas, aller se recueillir, non pas pour se remémorer de la douleur qu’a causée leur disparition, mais pour le souvenir de la noble mission qui était celle d’unir la République du Congo et le lointain Royaume des Pays-Bas, dans un monde au dimension plus que planétaire. Car le monde est dorénavant en commun et en partage.

En effet, personne n’aurait cru, que venus d’un monde, si loin des terres des Pays-Bas, ces vaillants commerçants hollandais de la compagnie NAHV (Nieuwe Afrikaanse Handels-Vennootschap), trouveraient leur repos à plus de huit mille kilomètres de leurs terres natales en République du Congo. Ce cimetière est dorénavant le trait d’union d’une relation éternelle qui franchira les âges et fera cohabiter deux peuples que le destin aura unis dans la joie et dans le malheur.

Un cimetière qui traduit l’hospitalité du peuple congolais

Le cimetière des hollandais, loin d’être une tombe de l’inconnu, constitue un mémoriel des relations séculaires entre le Royaume des Pays-Bas et la République du Congo. Il est le témoin d’une tradition d’accueil du peuple congolais qui n’a jamais rejeté un seul fils de ce monde, quelles que soient ses origines.

Fumey Van Baggun, consul des du Royaume des Pays-Bas en République du Congo, affirme que ce cimetière est un patrimoine congolais et hollandais. « Ce cimetière hollandais qui date de 1887 est un patrimoine congolais et hollandais ou repose dix-huit compatriotes qui sont venus au Congo pour le commerce des wax hollandais, laits et fromages hollandais et aussi ramener les souvenir du Congo en Hollande. Donc, c’est une vieille histoire qui méritent d’être mise en valeur afin que tous les Congolais sachent pourquoi la Pointe-Hollandaise. Car l’histoire de la Pointe-Hollandaise est liée à ce vieux cimetière qui existe avant tous les autres cimetières qui se sont installés. Je suis ravie de constater que notre vœu est pris en compte pour mettre en valeur ce site qui nous appartient tous. Aujourd’hui, on sait effectivement qui vit dans quelle tombe, le nom, la date, il y a même un Français. Nous mettrons l’histoire de ce site sur la stèle. »

Le ministère de la Culture, en sa qualité de ministère de la mémoire, travaille sur ce site il y a quelques mois avec les partenaires de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas. Ce lieu, en dépit de tout, n’est pas passé dans les oubliettes, déclare Dieudonné Moyongo, parce qu’il y a plus de quarante ans, ils venaient étudier sur ce site. « Les gens de notre âge connaissent très bien ce lieu qui est un lieu de mémoire, en tant qu’enfant de Poto-Poto. C’est une partie de l’histoire commune entre les Pays-Bas et le Congo », a ajouté le ministre de la Culture et des Arts. 

Pour la ministre du Tourisme et de l’Environnement,  c’est une évidence que c’est du tourisme mémoriel. Ce cimetière, à un moment donné servait des bancs tout le long des berges. Les gens s’y posaient, discutaient, chuchotaient, murmuraient, appréciaient la belle vue de ce magnifique fleuve Congo qui berce ce lieu de mémoire historique. Il fait partie des plus anciens cimetières du Congo et est dans un très bel état. Il y a encore des peintures de l’époque et l’endroit où doit reposer le mât. Un plan d’action sera adopté pour aller rapidement à la mise en œuvre de cette réhabilitation qui devrait permettre au plus grand public de le revisiter, a indiqué la ministre du Tourisme.

« Nous allons devoir préserver cet environnement avec ses arbres centenaires, parce qu’avec ma double casquette de ministre chargée de l’Environnement et du Développement durable, nous allons donc allier ce tourisme culturel, ce tourisme de mémoire avec cette protection, de cet environnement qui fera que ce patrimoine commun qui va sceller nos deux histoires nous permettent d’avoir ce haut lieu de mémoire, qui va profiter pas seulement à la mairie de Brazzaville mais aussi à l’ensemble de tous les visiteurs que nous aurons de passage ici à Brazzaville », a déclaré Arlette Soudan Nonault. Avant d’ajouter : « Si nous sommes venus aujourd’hui ici, c’est la volonté politique du gouvernement qui s’est traduite en choix, en prenant la délibération au niveau de la mairie de Brazzaville. » Dorénavant, chaque 1er novembre, un membre du gouvernement ira déposer une gerbe de fleurs sur ce cimetière.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Lors de la visite (crédit photo/ DR) Photo 2 : Culture et des arts répondant à la presse (crédit photo/ DR) Photo 3 : Les autorités posant devant la stèle après la visite (crédit photo/ DR)

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