Message de voeux du président de la République : le Congo s'engage à poursuivre sa mission en Centrafrique

Mardi 31 Décembre 2013 - 21:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

En dépit des pertes essuyées par le contingent congolais en Centrafrique, dans le cadre de la Misca (Mission internationale de sécurisation de la Centrafrique), le président Denis Sassou-N’Guesso a, au cours de son message de vœux à la nation à l’occasion du Nouvel An 2014, insisté sur l’intérêt pour le Congo de ne pas renier ses engagements. Après avoir rendu hommage aux six soldats tués dans les combats, le chef de l’État a annoncé la poursuite des efforts du gouvernement dans le secteur de l’éducation.  Puis il a fait une mise en garde sévère contre les fauteurs de trouble, allusion certaine aux événements du 16 décembre, au cours desquels la force publique était face aux partisans du colonel Marcel Ntsourou, ancien secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité : « Notre peuple a beaucoup souffert d’en avoir été privé. Voila pourquoi, quiconque s’avisera à remettre en cause la paix que notre pays a si chèrement recouvrée rencontrera l’autorité inflexible de l’État qui doit s’exercer sur tous, à tous les niveaux, avec rigueur. »

 

« Mes chers compatriotes,

Voici venu le moment d’offrir à la nation, au peuple congolais dans sa diversité la plus accomplie, mes vœux les plus ardents de santé et de prospérité pour la nouvelle année 2014. Ces mêmes vœux, je les adresse à tous les étrangers qui résident au Congo et qui partagent nos joies et nos peines.

Je ne saurais poursuivre cette adresse sans exprimer mon grand chagrin et ma profonde tristesse suite à la mort en République centrafricaine de six de nos jeunes soldats. Je présente à leurs familles respectives mes condoléances les plus émues. J’invite la nation à s’incliner, avec respect, devant leur mémoire. Aux soldats blessés, qui sont actuellement en soins, j’adresse mes souhaits de prompt rétablissement. Aux valeureux officiers et hommes de troupes du contingent congolais, je forme des vœux de santé et de succès. À tous, je dis la reconnaissance éternelle de la République.

À la communauté nationale, je voudrais ici dire que le sacrifice de nos enfants n’est pas vain. Ils étaient en Centrafrique en mission de sécurité collective. Ils y étaient en mission de paix. Nous ne pouvions pas ne pas nous engager, aux côtés d’autres États à travers la Cémac, la Cééac, l’Union africaine et l’ONU, pour prendre les rôles évidents que le Congo devait y jouer. Et puis, il s’agit de la République centrafricaine. Un pays dont l’histoire et la géographie nous lient si intimement. Un pays dont l’implosion pourrait avoir sur l’ensemble de notre sous-région des conséquences tragiques et fatales. Nous devons impérativement conjurer un sort si funeste.

Mes chers compatriotes,

Au gré du temps qui passe, le Congo, notre cher pays, avance. Il avance, uni, libre et souverain, vers les buts de sa destinée. D’année en année, malgré les difficultés et les écueils, notre pays progresse. Il progresse, avec assurance, porté par de grandes ambitions qu’il s’est données à travers le Chemin d’avenir, notre pacte de développement et de solidarité.
Qu’il nous souvienne ! Par ce pacte auquel sont liés tant d’espoirs et attachés tant de défis, nous avons refusé l’immobilisme pour nous engager avec conviction dans le seul combat qui nous est essentiel : le combat du développement, le combat pour la vie. Ce combat, nous le savons, ne connaît ni trêve, ni répit. Il est de tous les temps, il est de toutes les années. Il est de toutes les saisons. C’est ainsi qu’au cours de l’année qui s’achève ce soir, nous ne nous sommes pas dispensés de l’effort nécessaire à la modernisation et au progrès de notre pays.

Mes chers compatriotes,

Pour 2014, je prends l’engagement au nom du gouvernement que cette œuvre importante et exaltante de la marche du Congo vers l’émergence sera poursuivie avec davantage d’ardeur et de détermination. Il s’agira, puisque l’école est le berceau de la République, de redonner au cours de cette année, en termes d’investissements publics, la priorité à ce secteur, en prenant en compte, cette fois-ci, l’ensemble du système éducatif : enseignement fondamental, enseignement technique, formation qualifiante et enseignement supérieur.

Il s’agira de continuer d’encourager l’industrialisation du pays pour espérer résorber le chômage du présent, demeurer en capacité de créer de nombreux emplois et rendre irréversibles les progrès socioéconomiques accomplis. Il s’agira de poursuivre en amplifiant l’équipement du pays en infrastructures de base. Il s’agira de continuer d’accorder au dialogue son rôle, son utilité et sa crédibilité. Afin que : au plan social, les recommandations du Comité national du dialogue social soient mises en œuvre progressivement dès 2014, comme convenu ; au plan politique, les prochaines élections locales et sénatoriales se déroulent dans la paix, la liberté et la transparence. Un tel succès que j’appelle de tous mes vœux confirmera le caractère irréversible de notre choix démocratique. J’invite tous les acteurs politiques de notre pays à faire preuve de responsabilité, de dignité et d’honneur pour que ce rendez-vous politique soit la victoire du Congo et de sa démocratie.

Il s’agira de continuer à assurer à notre pays et à notre peuple la paix. La paix pour tous et pour chacun. Nous savons ce que c’est que d’en manquer. Notre peuple a beaucoup souffert d’en avoir été privé. Voilà pourquoi, quiconque s’avisera de remettre en cause la paix que notre pays a si chèrement recouvrée, rencontrera l’autorité inflexible de l’État qui doit s’exercer sur tous, à tous les niveaux, avec rigueur.

Il s’agira, enfin, au cours des douze prochains mois, d’affermir notre diplomatie pour que notre pays fasse toujours entendre sa voix et continue de prendre toute sa place sur l’échiquier africain et international.

Voilà, mes chers compatriotes, ce que sera 2014 !

Je suis fondé à croire que cette nouvelle année sera heureuse. Par-delà les soubresauts de l’histoire, par-delà nos prétendues différences, 2014 devra renforcer la volonté générale qui nous anime tous et demeure notre passion commune et sublime : celle de vivre ensemble pour toujours. Donnons-nous donc la main ; mutualisons nos énergies et mettons notre génie créateur au service d’une seule et même cause : la sauvegarde d’une République digne ayant pour socle une nation indivisible et prospère.

Bonne et heureuse année à tous. »

Gankama N'Siah