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Mettre fin aux guerres sans fin

Samedi 21 Novembre 2020 - 17:31

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Avant le terme de son mandat, le 20 janvier prochain, le président des États-Unis, Donald Trump, va mettre à exécution l'une de ses promesses de campagne : réduire les effectifs des soldats américains stationnés en Afghanistan et en Irak, deux fronts sur lesquels on ne peut pas dire que la première puissance mondiale a réellement tiré son épingle du jeu.

L'engagement dans le premier pays, en 2001, motivé par les attentats du 11 septembre, était destiné à punir Oussama Ben Laden, cerveau présumé de la pire humiliation subie sur son sol par l'Amérique. Le job commencé sous George Bush junior est symboliquement achevé par son successeur, Barack Obama, quand fut annoncé la mort du chef d'Al-Qaida en 2011. Mais l'Afghanistan n'est pas sortie d'affaire.

Chassés du pouvoir par la coalition internationale, les Talibans sont toujours présents. Ils règnent au moyen des attentats et mettent sous pression les forces gouvernementales, les populations civiles et tiennent tête aux puissantes forces étrangères. Honnêtement, dans ce pays, la guerre n'est pas finie. On ne sait pas quelle suite la future nouvelle administration américaine sous Joe Biden réservera aux pourparlers entamés par les insurgés avec celle de Trump.

Pour ce qui est de l'Irak, les interventions américaines, en 1990 et en 2003, avaient obéi aux enjeux géostratégiques de Washington dans le pourtour très instable du Proche et Moyen-Orient. Évidemment que l'attitude de Saddam Hussein, le président iranien, de s'en prendre à ses voisins (notamment l’invasion du Koweït en 1990) avait ouvert la voie à l'expédition punitive des Etats-Unis. On ne dira pas la même chose de l’épreuve de force engagée en 2003, puisque les armes de destruction massive dont on accusait le régime irakien de détenir n’existaient pas.

Ici également, la guerre est loin d'être terminée. S’il est vrai que désormais, les élections pluralistes se tiennent en Irak, sur le terrain, la présence des soldats venus encadrer la transition démocratique ne fait pas l'unanimité. L’opposition est menée par des groupes terroristes contre ces militaires de la bonne cause, les symboles de l'État et les populations civiles. Ces expériences mises ensemble, on peut être d’avis avec Donald Trump que le moment est venu de mettre fin à ces guerres interminables.

Une question subsiste cependant. La réduction du nombre de soldats américains en Irak et en Afghanistan suffira-t-elle à calmer le jeu ? le problème de fond, tout compte fait, est la capacité des régimes en place à assurer leur propre sécurité et promouvoir la stabilité intérieure. Le terrain laissé par les contingents étrangers dans les deux pays sera sans doute rapidement investi par les groupes djihadistes. Leur capacité de nuisance étant réelle, ils déstabiliseront à coup sûr les fragiles équilibres construits dans ces pays. Or il y a la crainte de voir le retour en force de ces groupes servir d’exemple à d’autres.

Au regard de ces appréhensions, le scénario du retour à la case départ est bien réel, en particulier si sous Biden, les Etats-Unis tiennent à cœur de revenir dans le jeu diplomatique international en relançant les liens avec l’Europe. Néanmoins, mettre fin à ces guerres qui perdurent pourrait ne pas venir du va-et-vient des troupes d’élites dépêchées d’ici et de là.

Dans ce qu’ils ont d’original en matière de mise en commun des énergies des hommes et des femmes qui les composent, les nations concernées sont en mesure de produire des solutions originales à leurs tourments. Il leur suffira d’oser, elles verront combien est grand le fossé creusé entre les aspirations de leurs peuples et certaines solutions qui viennent d’ailleurs.

Gankama N'Siah

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