Meurtre de Rossy Tshimanga : la famille porte plainte contre le chef de la police de Kinshasa

Samedi 3 Novembre 2018 - 15:45

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L’avocat de la famille, Me Richard Bondo, accuse le général Sylvano Kasongo et consorts d’avoir agi comme une bande organisée dans l'assassinat en février du jeune militant pro-démocratie.

C’est un véritable pavé que vient de jeter dans la mare l’avocat de la famille de Rossy Mukendi, le jeune activiste tué en février dernier pendant une manifestation initiée par les laïcs catholiques en protestation du second mandat inconstitutionnel de Joseph Kabila. Me Richard Bondo s’est, en effet, vu confier par la famille la charge de porter cette affaire devant les juridictions compétentes afin de tirer au clair l’assassinat du jeune Rossy demeuré à ce jour sujet à controverse. « Au nom de la famille Rossy Mukendi Tshimanga, j'ai porté plainte à l'auditorat général (parquet militaire) contre le général Sylvano Kasongo et consorts pour avoir agi comme une bande organisée dans l'assassinat du jeune activiste », a déclaré l’avocat à l’"Agence France presse" .     

Me Bondo est convaincu que tout le scénario monté pour justifier la mort du jeune Rossy ne tient pas la route et dissimule mal l’intention malveillante de travestir la vérité. Il accuse le patron de la police/ville de Kinshasa « d'avoir subtilisé l'arme du crime » et le soupçonne également d'avoir « substitué l'auteur de l'assassinat par un innocent ». L’innocent, d’après lui, serait le policier Kumbo Tokis qui ne serait pas le vrai auteur de l’assassinat. Il continue de croupir en prison pendant que son procès, démarré le 25 mai, a été interrompu une semaine après l'enterrement. Pour Me Bondo, tout ceci laisse penser qu’il y a bien anguille sous roche. Il cite plutôt le brigadier Bivuala comme le vrai auteur du crime et la major Carine Lokeso, au nom de qui son garde du corps a agi, comme la donneuse d’ordre. Tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé à ce meurtre, devraient participer au procès qu’il appelle de tous les vœux. Il en est également des responsables administratifs et autres policiers suspectés.

Du côté de la police où l’on soutient avoir utilisé des balles en caoutchouc plutôt que des balles réelles lors de cette manifestation, l’on affiche un air serein, convaincu de ne pas porter une responsabilité directe dans cette affaire. « Nous ne sommes pas au courant de cette plainte. S'il y a plainte, ils vont nous l'adresser, ça ne sera pas en l'air », s’est contenté de déclarer le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police, cité par l'Agence France presse.  

Alain Diasso

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