Mgr Mwanama Galumbulula préoccupé par les violences à Luiza

Lundi 13 Février 2017 - 16:00

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L’évêque, de passage à Rome, a fait état de paroisses saccagées et des fidèles fuyant les affrontements entre l’armée et des milices dans son diocèse.

C’est en des termes extrêmement durs que l’évêque de Luiza parle de la situation qui règne dans son diocèse, dans la province du Kasaï Central. « Des violences exceptionnelles ; des atrocités inimaginables ont été commises sur de paisibles citoyens », vient-il d’indiquer à la presse missionnaire italienne qui l’a interrogé sur la situation à Luiza après la mort du chef coutumier Kamwina Nsapu. Les propos de l’évêque confirment l’alarme lancée la semaine dernière par l’ONU à propos de la situation explosive dans cette partie de la République démocratique du Congo (RDC).

Les affrontements opposent depuis janvier l’armée à des milices locales, soutien du chef assassiné. « On m’a rapporté qu’il y a déjà de nombreux morts à Ngwena et Mubinza », affirme Mgr Félicien Mwanama Ngalumbulula. « Le bilan exact des victimes est difficile à établir pour le moment. Les populations sont dans une telle psychose qu’il est impensable d’organiser les funérailles des personnes tuées en ce moment ». Avec les villages touchés, ce sont aussi ses paroisses qui ont été dévastées par la furie des affrontements, déplore l’évêque.

Le prélat indique que « les paroisses de Mubinza, Ngwena, Lubi, Kamponde, Mikele sont les plus touchées. Certaines ont été abandonnées, d’autres saccagées. Leurs prêtres ont dû marcher des jours et des nuits pour trouver refuge dans une autre zone ». La localité de Luiza et son diocèse sont à la frontière sud-ouest de l’Angola, une zone instable par définition, qui a déjà subi au fil des années les contrecoups du climat de guerre qui prévaut dans les deux pays.

La situation dans le Kasaï a été jugée suffisamment sérieuse par l’Organisation des Nations unies qui entretient la plus grande mission de paix en RDC, la Monusco. Celle-ci avait annoncé mercredi dernier l'envoi d'une mission d'évaluation sur place. Car les violences ont cours depuis des semaines après l’assassinat de Kamwina Nsapu par les forces de police. Puissant chef coutumier qui avait ses partisans armés, ceux-ci entendent venger leur chef, selon l’explication des sources onusiennes. Et rendre les honneurs traditionnels à leur guide.

Lucien Mpama

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