Michel Rocard : « Aujourd’hui, je retrouve un pays heureux et sûr de lui »

Samedi 27 Juillet 2013 - 15:00

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L’ancien Premier ministre Français qui vient de séjourner à Brazzaville a évoqué le 27 juillet au cours d’une séance de communication les souvenirs qu’il garde du Congo en présence de nombreuses autorités du pays et de la presse nationale

Parmi ses souvenirs, Michel Rocard a rappelé son premier voyage au Congo pour participer aux festivités marquant le dixième anniversaire de l’accession à l’indépendance du pays. À l’époque, il était le secrétaire général et unique député du parti socialiste unifié qui avait été créé en France pour protester contre la brutalité et la politique anticoloniale en Algérie. 

« J’avais eu l’honneur d’être invité aux festivités du dixième anniversaire de l’indépendance du Congo. J’étais le leader de l’unique parti français qui combattait la guerre d’Algérie et qui s’indignait du colonialisme et voulait y mettre fin. Ce fut un grand moment au point où je suis sorti de là en liant amitié avec le commandant Marien N'Gouabi », a-t-il expliqué.

Son passage à Libreville, au Gabon, où le président Omar Bongo l'avait convié à une réunion extraordinaire des chefs d’État africains, la désignation du président gabonais comme médiateur dans la crise politique au Congo, sont autant de souvenirs qui resteront également gravés dans sa mémoire. « La démocratie ne va pas toute seule. Elle a des ratés, tout le monde le sait. La France en a connu des quantités. Nous avons usé 13 constitutions en 150 ans. Donc, on ne va pas donner de leçons à qui que ce soit. Il y a eu aussi des ratés au Congo et, je me suis retrouvé par hasard associé par mon ami le président Bongo du Gabon à la tentative de médiation qui a échoué malheureusement mais qui aurait peut-être évité une guerre civile. Un peu déçu… Mais le meilleur a gagné, et au Congo il y a la paix. Aujourd’hui, je retrouve un pays heureux et sûr de lui. Il y a la joie de vivre », a-t-il rappelé. Parlant de sa rencontre récente avec le président de la République, l’ancien Premier ministre a indiqué : « Le président Denis Sassou N’Guesso m'a fait l’honneur de me recevoir. Il était très heureux de saluer ma présence. Ce fut un moment délicieux, un moment de réveil des souvenirs. »

Avant de conclure son message, Michel Rocard a rappelé qu’il venait de livrer sa réflexion sur l’importance de la transparente dans un État lors des travaux de la huitième conférence de l’Union africaine des ministres de la Fonction publique qui se tient à Brazzaville. « L’Afrique a des problèmes avec l’État. Il est mal supporté et n’est pas toujours respecté. Cela peut se comprendre dans la mesure où ce n’est l’Afrique qui a inventé le concept d’État, elle l’a reçu sur le dos comme héritage du colonialisme sans l’avoir choisi. L’Afrique a vécu longtemps avec elle-même dans des formes beaucoup plus consensuelles, beaucoup plus lentes. La transparente complète par le dialogue, par des actes publics et surtout la décentralisation sont les clés de la réussite », a-t-il conclu.

Yvette-Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

Photo : Michel Rocard délivrant son message. (© Adiac)