Mines: le premier convoi des minerais de fer de Mayoko reçu à Pointe-Noire

Samedi 26 Mai 2018 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le train minéralier transportant la première production destinée à l’exportation est arrivé à la gare centrale de la ville océane et au Port autonome, le 25 mai, en présence de trois memebres du gouvernement .

Drapelet rouge en main, en qualité de chef de gare, Fidèle  Dimou, ministre  des Transports, de la marine marchande et de l’aviation civile, a reçu la rame de vingt wagons contenant chacun quarante tonnes de minerais de fer exploités par la société Sapro SA, dans le massif du Chaillu, à Mayoko, département du Niari. Il avait à ses côtés les ministres Pierre Oba, des Mines et de la géologie, et Pierre Mabiala, des Affaires foncières et du domaine public. Sur le quai de la gare centrale, danses et rituel traditionnels ainsi qu’une visite de la rame ont marqué le moment solennel auquel ont répondu présents les représentants des sages du Niari et de Pointe-Noire.

Un fer de très bonne qualité

Au niveau du port autonome de Pointe-Noire, la cérémonie s’est déroulée sur le site de stockage des minerais de fer où une démonstration de déchargement des wagons a été faite. Un échantillon de ce produit a permis de se rendre effectivement compte de sa teneur jugée exceptionnelle. « De l’avis des experts qui nous ont assistés pour l’exploration et l’exploitation, ils n’ont jamais vu cet évènement : un fer de surface de bonne qualité et un fer de profondeur», a expliqué Paul Obambi, président directeur général de Sapro SA.
Il a présenté le programme de cette société constitué de quatre phases : la première qui a déjà été lancée (extraction, transformation et production)  permettra de produire trois millions de tonnes de fer, la deuxième prévoit une production de cinq millions de tonnes de fer et la troisième une production de dix millions de tonnes de fer.

La quatrième phase, quant à elle, consistera en la construction du chemin de fer moderne partira de Pointe-Noire à Mayoko avant d’atteindre Ouesso et Souanké. « Ce chemin de fer sera particulièrement suivi par le secteur privé qui désormais, dans le cadre d’un partenariat avec notre Etat, pourra le réaliser. Les financements son entrain d’être débloqués et nous souhaitons commencer les travaux courant 2019 pour qu’en 2022 ou au plus tard 2023, ils soient une réalité», a dit Paul Obambi, indiquant que ce chemin de fer permettra de sortir cent cinquante  millions de tonnes , ce qui fera du Congo un des leaders du marché de fer avec un impact sur les prix e les cours internationaux.

Les trois premières phases permettront au chemin de fer, dans son trafic normal, de multiplier son trafic par cinq. Il en sera de même pour le port de Pointe-Noire don le directeur général, Séraphin Bala, a assuré que toutes les disposions nécessaires sont prises pour accueillir les navires minéraliers pour le chargement de fer. Des infrastructures seront mises à dispositions (pose 8 du quai mole 1 long de deux cents mères offrant des profondeurs de dix mètres pour la réception des navires), un terre-plein de dix mères pour la réception de cinquante mille tonnes, un terre-plein d’une superficie d’un hectare environ pour la réception et le stockage temporaire de cinquante mille mille tonnes de fer, neuf cents mètres de voie bitumée reliant la zone de stockage à la zone d’approche sur le tableau du mole.

A cela s’ajoutera un terminal braqué et un quai multifonction de trois cent cinquante mètres linéaires préconisé dans la phase d’urgence du plan directeur de développement du port. «La mise en place de ces infrastructures, conjuguée avec les performances de l’opérateur n’ont seulement pour le chargement et la rotation des camions, mais également le chargement des navires permettra l’augmentation du trafic du port autonome de Pointe-Noire. D’où la nécessité de lui doter d’autres infrastructures comme un quai multifonction», a indiqué Séraphin,Bala.

Sapro SA a tenu avec rigueur les normes d’environnement dans l’exploitation. La société a opté pour une approche orientée vers une gestion efficace du projet  et un développement local durable, en mettant l’accent sur responsabilisation de la population et sur le renforcement de sa capacité.  Le projet va générer cinq mille emplois, soit trois mille emplois directs et deux mille emplois indirects. Par ailleurs, Paul Obambi a souhaité que le Congo investisse davantage dans  les infrastructures pour être compétitif. « Si nous ne le sommes pas, les traders ne vont pas consommer notre produit malgré le fait qu’il présente une très bonne teneur», a-t-il précisé.

Concrétisation de la diversification de l’économie du Congo
Il ressort de l’historique fait par le ministre Pierre Oba que c’est depuis dix  ans  que le projet des minerais de fer de Mayoko a commencé avec la société australienne DMC Iron Congo qui a conduit l’essentiel du programme d’exploration. Le relais fut pris par la société sud-africaine Exarro qui a finalisé le projet en caractérisant la minéralisation et obtenu toutes les autorisations du gouvernement  congolais. Pour des raisons de changement de stratégies cette société a dû abandonner le projet et vendre Exxaro Mayoko. Celle-ci a été achetée par Sapro SA qui a développé l’exploitation minière de Mayoko. Avec toute la problématique (production, transport des minerais, espace au port de Pointe-Noire, énergie…).
La réalisation de ce projet vient concrétiser la diversification de l’économie congolaise voulue par le président de la République qui a pris les dispositions pour développer le secteur des mines. Pierre Oba n’a pas manqué de transmettre les encouragements et les félicitations du chef de l’Etat et du gouvernement à Paul Obambi pour la réalisation de ce projet. « Il nous donne l’occasion de commencer à parler de la véritable diversification de l’économie congolaise (…) Personne ne pouvait imaginer qu’un de nos compatriotes puisse faire aboutir une œuvre aussi gigantesque », a-t-il souligné.

Ainsi, en plus du pétrole, le Congo a les minerais de fer de Mayoko qui seront exploités pour près d’un siècle. Notons que le pays a déjà été exportateur des mines solides, notamment les minerais de potasse et de fer.
 

Lucie Prisca Condhet

Notification: 

Oui