Mines : plaidoyer du Katanga pour ses PME locales

Mardi 3 Mars 2015 - 18:45

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Le gouvernorat de province a invité les entreprises minières à utiliser la sous-traitance locale et à s’approvisionner en chaux auprès de la Grande cimenterie du Katanga (GCK) à Likasi. 

Pour le patron de la province cuprifère, Moïse Katumbi, l’idée est d’arriver à favoriser la création d’une classe moyenne et d’absorber le chômage dans la province. Pour autant, le problème posé dépasse les frontières du Katanga. Récemment, des voix se sont élevées parmi les experts pour reposer en des termes clairs le sort des PME congolaises qui peinent à arracher des parts de marché dans l’approvisionnement des entreprises minières sur l'étendue du territoire national.

Profitant d’une réunion à la GCK, Moïse Katumbi a relancé le débat sur une question majeure qui fait couler tant d’encre et de salive. En effet, il s’est dit convaincu que l’approvisionnement en chaux par les entreprises minières via la GCK contribuera à relancer les activités de la cimenterie. Actuellement, celle-ci produit douze mille tonnes de chaux par mois. 

Depuis plsuieurs années, la RDC s'emploie à relancer l’économie nationale, et la sous-traitance paraît comme un puissant levier capable d'aider le pays à se doter des PME performantes. La sous-traitance locale s’entend comme l’activité du sous-traitant, personne physique ou entité de droit congolais consistant en la fourniture du matériel, l’exécution des travaux et les prestations des services nécessaires pour le compte d’un titulaire de droits miniers, a résumé un juriste. Cela rentre ainsi dans le cadre des activités minières, notamment la construction des infrastructures industrielles, administratives ou socioculturelles, etc. Il faut y ajouter toute autre prestation directement liée au projet minier. Quant à la notion même de préférence nationale, les juristes ont insisté sur le fait que la sous-traitance locale ne viole aucune disposition légale. Mais la seule exigence est la publication des appels d’offre pour une garantie de transparence.

Pour les experts, il faut promouvoir les activités économiques locales dans le strict respect des textes. Avec le concours des opérateurs miniers, il est jugé indispensable d’arriver d’abord à établir un inventaire des domaines de sous-traitance, des besoins en sous-traitance et des standards requis pour chaque domaine. En effet, la question de la qualité ne peut être éludée. Sur ce point, le gouvernorat du Katanga a tenu à rassurer les miniers de la bonne qualité du chaux produit par la GCK. Mais il faudrait certainement arriver à établir un répertoire des entreprises de sous-traitance avec leurs identités totales. Cela exigera un système rigoureux d’agrément.

En définitive, il serait intéressant de favoriser le partenariat entre les entreprises congolaises du secteur de la sous-traitance et les entreprises minières par le biais de la représentation nationale du secteur privé, en l’occurrence la Fédération des entreprises du Congo.     

Laurent Essolomwa