Mines : un grand meeting prévu pour juin à Lubumbashi

Mercredi 27 Février 2019 - 13:30

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Le rendez-vous annuel des acteurs du secteur minier mondial sur le territoire congolais, le DRC mining week, se tiendra du 19 au 21 juin dans la capitale cuprifère, en présence des représentants du gouvernement de la République et du secteur public.

Le DRC mining week est organisé par Spintelligent dont les bureaux sont basés au Cap, en Afrique du Sud. Il représente plus de trois mille cinq cents experts miniers internationaux et parties prenantes locales originaires de plus de cinquante pays. Près de quatre-vingts sociétés d’exploitation minière et d’exploration, dont les pionniers du secteur, participent traditionnellement à cet événement.

Par ailleurs, une partie consacrée à l’exposition a pris une certaine envergure ces dernières années. Pour cette édition 2019, l’on attend plus de cent quatre-vingts fournisseurs de plusieurs nationalités, dont les firmes sud-africaine, zimbabwéenne, française, britannique, allemande et chinoise. Il est prévu également une conférence stratégique de haut niveau sur les défis et développements de l’industrie, ainsi qu’une journée focus consacrée à plusieurs matières : énergie, options de financement pour les sociétés minières, code minier, avenir du secteur minier, mise à niveau des compétences locales, partenariats publics-privés et mise à jour des projets.

Aucun acteur puissant du secteur minier n’est prêt à renoncer à la République démocratique du Congo (RDC) après un difficile processus électoral qui a permis finalement la première passation de pouvoir entre un président entrant et un président sortant. Le grand débat autour du très controversé nouveau code minier ne peut éluder la place stratégique du pays tant du point de vue de la quantité des ressources disponibles que de la qualité, explique le responsable des mines et métaux au sein du groupe Standard Bank, Peter Von Klemperer. Au fil des années, ce meeting est devenu une véritable plate-forme qui encourage le dialogue entre les banques et l’ensemble des parties prenantes du secteur minier. Pour la Standard Bank, cette rencontre permet également de mobiliser ses clients après plus de vingt ans de financement d’opérations et de gestion des services bancaires pour une clientèle diversifiée en RDC, allant d’acteurs établis à de nouveaux clients d’origine chinoise.

"Une demande en métaux toujours plus forte"

En dépit d’une année finissante particulièrement difficile pour le secteur minier, il faut regarder vers le futur. Celui-ci s’annonce très solide pour la RDC, martèle la directrice de l’événement, Elodie Delagneau. En effet, « la demande en métaux pour batteries, tels que le lithium et le cobalt, est à la hausse et les coûts de production en RDC font que le prix moyen de production du cobalt est 30 % inférieur à celui du reste du monde », a-t-elle afirmé, poursuivant: « Cela permet aux mineurs d’absorber les paiements de redevances supplémentaires introduites par le nouveau code minier ».

En somme, la RDC reste très compétitive dans ce domaine malgré la révision à la hausse des charges des entreprises minières. C'est la bonne nouvelle au moment d’enclencher la seconde moitié du premier trimestre de l’année. Certes, aucun doute possible sur la disponibilité des richesses mais, en revanche, plusieurs questions stratégiques restent en suspens. Il y a, par exemple, la sempiternelle question du déficit électrique avec ses effets désastreux sur l’activité minière en RDC. L’on estime les besoins du monde minier autour de 1 200 MW dans le pays. Un marché alléchant pour les fournisseurs de solutions énergétiques après la libéralisation du secteur de l’électricité en 2014. Globalement, le pays n’utilise que 3 % de son énorme potentiel hydroélectrique estimé à plus de 100 000 MW. La RDC paie le prix amer des décennies de négligence et d’absence de maintenance. Actuellement, une partie considérable du territoire national n’est pas électrifiée. Au fait, le taux d’électrification n’a pas dépassé les 10 % depuis 2014, contre une moyenne subsaharienne de plus de 40 %. Avec la libéralisation, une dizaine d’opérateurs privés preste dans le secteur de l’électricité, produisant quelque 500 MW essentiellement par l’exploitation des énergies renouvelables.

Laurent Essolomwa

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