Ministère de l'Intérieur : les partis politiques non conformes dans le collimateur

Samedi 3 Mai 2014 - 16:30

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Sur plus d’une centaine des partis politiques enregistrés, très peu seulement ont réellement un caractère national conformément à la loi.

La question d’actualité du sénateur Modeste Mutinga Mutuishayi sur « la problématique de la création, de l’organisation et du fonctionnement des partis politiques » posée au ministre de l’Intérieur avait permis à ce dernier de dresser l’état des lieux sur la situation des partis politiques en RDC. C’est à la faveur de la plénière du 2 mai au sénat que Richard Muyej Mangez Mans a répondu à cette préoccupation en mettant un accent appuyé sur le respect de la loi régissant le fonctionnement des partis politiques sur le territoire national. D’après le ministre de l’Intérieur, très peu des partis politiques s’accommodent à l’esprit de la loi. En plus du fait qu’ils n’ont pas de siège social reconnu, la plupart des partis politiques ne tiennent jamais de congrès ou ne déposent pas au ministère de l’Intérieur leur rapport des comptes financiers à la fin de chaque exercice tel que le recommande la loi. Seuls quatre-vingt-sept partis politiques avaient déposé leurs rapports sur les quatre cent trente-trois attendus à la fin de l’année 2012. « S’agissant de l’année 2013 dont le rapport des comptes financiers continue à nous parvenir, vingt-huit rapports ont été déposés dans le délai légal sur les quatre cent quarante-six attendus », a déclaré Richard Muyej.

En tout état de cause, le constat est que la majorité des partis politiques actifs en RDC fonctionnent hors normes, sur des bases illégales. Il ressort également de la communication du ministre Richard Muyej que sur plus d’une centaine des partis politiques enregistrés, très peu ont un caractère véritablement national avec des ramifications à l’intérieur du pays. Il s’agit plus des partis politiques taillés sur mesure avec des visées circonscrites dans des contextes bien précis. Les motivations qui sous-tendent la création desdits partis politiques sont diverses et se recoupent surtout dans l’opportunisme qui habite son géniteur. La plupart des partis politiques ont en effet, été créés soit à la veille des élections, soit à la veille d’autres grands enjeux politiques tels que les concertations (nationales) politiques ou l’annonce du renouvellement du gouvernement.

Après avoir longtemps tergiversé en optant pour la politique de la carotte et du bâton « motivée par l’apprentissage démocratique dont font montre tous les partis politique », le ministre de l’Intérieur a promis cette fois-ci de sanctionner les formations politiques non viables qui ne respectent pas la loi en la matière. Enfin, il est à noter que quatre cent cinquante-cinq partis politiques sont enregistrés à ce jour au ministère de l’Intérieur, de la sécurité, de la Décentralisation et Affaires coutumières. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) vient en tête de liste des structures politiques les mieux représentées à l’Assemblée nationale avec soixante-cinq députés (soit 13,46%) suivi de l’UDPS de l’opposant Étienne Tshisekedi avec quarante et un députés.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Richard Muyej Mangez, le ministre de l'Intérieur