Opinion

  • Éditorial

Mirages

Jeudi 10 Octobre 2013 - 0:22

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Dans le monde très agité et surmédiatisé au sein duquel nous vivons, rien n’est plus dangereux que de prendre, comme on dit en langue populaire, des vessies pour des lanternes en se lançant dans des projets mirifiques qui pourraient, au final, se révéler tout simplement ruineux. C’est pour ne pas avoir respecté cette règle de bon sens que les pays situés dans la partie nord du continent africain sombrent l’un après l’autre dans l’« hiver » de l’incohérence après avoir sacrifié leur stabilité interne sur l’autel du « printemps » arabe.

Pourquoi commencer l’éditorial de ce jour par ce rappel que beaucoup jugeront inutile, pour ne pas dire déplacé ? Tout simplement parce que l’on entend ici et là, dans la sphère politique, des voix clamer que le moment est venu pour le Congo de se lancer dans une politique sociale qui ferait de chaque Congolais un assisté auquel l’État apporterait tout. Expérimentée dans les pays communistes après la Seconde Guerre mondiale, cette méthode a débouché sur les conséquences désastreuses que l’on sait ; c’est elle qui a provoqué il y a vingt ans l’implosion du bloc de pays que l’Union soviétique avait constitué autour d’elle.

Les finances publiques du Congo étant assainies et l’abîme de la dette nationale ayant été comblé grâce à l’aide de la communauté internationale, la tentation grandit dans certains cercles de développer, au-delà du raisonnable, l’assistance apportée par l’État à chaque citoyen. Elle se renforce d’autant plus qu’à l’approche d’échéances électorales majeures, l’idée n’est pas dépourvue d’arrière-pensées politiques. Et si l’on y regarde de près, c’est bien la carte que joue l’opposition dite radicale lorsqu’elle accuse les autorités en place de ne rien faire pour améliorer la vie quotidienne des citoyens congolais.

La sagesse dans le moment présent où la situation économique de notre pays s’améliore de jour en jour n’est pas de faire de l’argent public une manne que l’on jette aux quatre vents, mais de continuer à privilégier la création d’emplois, la modernisation des infrastructures, la formation des hommes, la santé. Le reste, tout le reste, suivra naturellement dès lors que les finances publiques demeureront saines et équilibrées. Ne sacrifions pas le présent aux mirages dont certains se font les hérauts.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 18/4/2024 | Etats généraux
▶ 15/4/2024 | Faire mieux
▶ 13/4/2024 | C'était chaud !
▶ 12/4/2024 | On se surveille !
▶ 11/4/2024 | Défis sanitaires
▶ 10/4/2024 | Savoir gérer
▶ 9/4/2024 | Calculs
▶ 8/4/2024 | Feu de tout bois
▶ 7/4/2024 | Voisinage
▶ 4/4/2024 | En attente