Mise en œuvre de l’accord du 31 décembre : Joseph Kabila appelé à prendre ses responsabilités

Mercredi 29 Mars 2017 - 11:09

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L’Episcopat catholique exhorte les hommes politiques à agir de manière responsable et en appelle à la responsabilité du chef de l’État pour mettre en œuvre l’accord de la St-sylvestre.

Les négociations directes entre Majorité et Opposition congolaise n'ont pas abouti le lundi 27 mars comme promis. Les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) assurant la facilitation des travaux n’ont eu qu’à faire le constat d’échec de ces pourparlers qui ont pris trois mois sans qu’un consensus ne soit dégagé sur des matières essentielles. La signature des arrangements particuliers qui devait permettre l'application de l'accord de la Saint-Sylvestre, n’a pas eu lieu au grand désenchantement des évêques. Ces derniers étaient visiblement déçus de n’être pas parvenus à concilier les vues après les trois rounds de négociations sous leur égide et ils l’ont fait savoir.

L’ambiance du lundi 27 mars au Centre interdiocésain censé abriter la cérémonie de signature des arrangements particuliers était plutôt très lourde et morose. Les délégués des composantes étaient quasi absents, preuve qu’ils n’avaient pas foi au dernier forcing entrepris par les évêques pour tenter de régler les quelques points en suspens. « A ce niveau, la Cenco porte à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale l’impasse politique de ces discussions qui traduit le manque de bonne volonté politique et l’incapacité des acteurs politiques et sociaux de trouver un compromis et mettant au premier plan l’intérêt supérieur de la Nation et le bien de notre peuple », s’est contenté de dire Mgr Marcel Utembi dans ce qui a ressemblé à un discours-bilan en rapport avec les actions posées par la facilitation depuis le début des échanges.

Une façon pour l’Église catholique de se dédouaner tout en rejetant la responsabilité du blocage sur les acteurs politiques et sociaux, incapables d’accorder leurs violons même sur des petits détails. D’où la maigre moisson obtenue après trois mois de discussions, preuve de la mauvaise foi des uns et des autres qui prenaient souvent plaisir à revenir sur des consensus déjà dégagés sur certains points, tirant ainsi inutilement les choses en longueur. « Les résultats obtenus sont loin de satisfaire les attentes de la population dont la situation économique et sécuritaire devient de plus en plus préoccupante », a lâché le vice-président de la Cenco. Du mode de désignation du Premier ministre au chronogramme de mise en place du gouvernement en passant par la problématique de la présidence du Conseil national de suivi de l'accord du 31 décembre, aucun compromis n’a été trouvé.

Les seules avancées engrangées jusque-là sont mineures et concernent, entre autres, la taille du futur gouvernement de la transition avec cinquante-quatre membres, la mission de ses animateurs, le profil du Premier ministre et des ministres, ainsi que la mise en place d’un chronogramme de la mise en œuvre de l’accord. Sans pour autant renoncer à sa mission de bons offices quand bien même celle-ci n’est pas à durée indéterminée, la Cenco en appelé à l’implication personnelle et à la responsabilité du chef de l’Etat pour « la mise en œuvre rapide » de l’accord de l’accord de la Saint-sylvestre.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Joseph Kabila recevant les évêques catholiques

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