Mise en œuvre des accords de Kinkala : le processus avance au mieux

Lundi 6 Août 2018 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Anéanti pendant deux ans par une crise armée, le département du Pool sort petit-à-petit de l’ornière, depuis la signature, le 23 décembre 2017, de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités entre le gouvernement et la rébellion du pasteur Ntoumi.

Les principaux termes de l'accord avaient été salués par la population, les combattants ninjas eux-mêmes mais aussi par la communauté internationale. Il s’agissait, entre autres, de l’arrêt immédiat des hostilités; du rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le Pool ; du retour des déplacés dans leurs villages respectifs ainsi que de la levée du mandat d’arrêt visant Fréderic Bintsamou alias pasteur Ntoumi.

Dans les mêmes termes d’accord, il avait été notifié aussi la libération des ninjas arrêtés et placés en détention préventive ; le désarmement et la réinsertion des ex-combattants, la libre circulation dans cette zone ainsi que la reconstruction des villages détruits.

Ainsi, pour bien appliquer ces recommandations, une Commission ad hoc mixte paritaire a été mise en place, composée de vingt-quatre membres dont douze représentant le gouvernement et douze autres le pasteur Ntoumi.

Installée le 7 janvier dernier, cette commission ad hoc présidée par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Séraphin Ondélé, avait pour mission essentielle le suivi de la mise en œuvre de cet accord.

Huit mois aujourd’hui après son intronisation, les choses n’ont pas certes avancé au rythme souhaité par tous mais l'on note tout de même à l’actif de cette commission un bilan plus ou moins satisfaisant, lequel augure déjà une nouvelle vie dans le département du Pool.

Missions déjà accomplies 

Après sa mise en place, la Commission ad hoc paritaire s’est rapidement mise à l’œuvre. Du 21 au 22 mars, elle a effectué sa première mission de terrain sur l’axe Kinkala-Ngambari-Mindouli-Mayama, pour sensibiliser la population de cette zone et les combattants ninjas à la fin de la guerre.

Conduite par le vice-président de la Commission, Philippe Ané, cette mission qui s’est poursuivie dans toutes les autres localités concernées par le conflit avait aussi en charge le démantèlement de tous les bouchons érigés sur les voies de communication, le rétablissement de la circulation et la relance des activités commerciales dans le département.  Une mission qui a été bien accueillie par les ninjas Nsiloulou mais aussi par la population qui a fini par regagner massivement les villages.

Levée du mandat d’arrêt contre le pasteur Ntoumi

Inscrites parmi les points phares de cet accord, la levée du mandat d’arrêt émis en 2016 contre le chef rebelle et la libération des ninjas détenus à la Maison d’arrêt figuraient parmi les exigences qui conditionnaient sa sortie ainsi que le ramassage d’armes.

Conformément aux termes de l’accord, la justice congolaise a annulé, le 27 juillet dernier, les poursuites judiciaires engagées contre Frédéric Bintsamou. « Aujourd'hui, l'horizon s'éclaircit. Je viens de retrouver ma liberté de mouvement dans mes actions, mes entreprises privées et tous mes droits à travers l'arrêt rendu le 27 juillet en cours, par la Cour d'appel de Brazzaville, ordonnant la mainlevée immédiate des mandats d'arrêt. Cette étape est importante dans le processus de normalisation de la vie dans le département du Pool », se réjouissait-il dans un message délivré récemment par son représentant, Philippe Bibi Ané.

Peu avant, notamment le 26 juin dernier, quatre-vingts ninjas avaient été libérés de la maison d’arrêt de Brazzaville. Le pasteur Ntoumi étant amnistié, deux grandes étapes restent à franchir pour tourner définitivement la page à ce conflit. Il s’agit du ramassage des armes, dont le lancement est prévu sous peu, suivi de la réinsertion sociale des ex-combattants et la reconstruction des villages.

Firmin Oyé

Notification: 

Non