Mise en œuvre intégrale de l’Accord du 31 décembre : le coup de gueule des évêques catholiques !

Samedi 24 Juin 2017 - 18:52

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Dans un message rendu public le 23 juin, les évêques ont peint un tableau sombre de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire du pays.

Restés en marge de la vie politique du pays en adoptant un profil bas après avoir remis au chef de l’Etat les conclusions de leur facilitation au dialogue du Centre interdiocésain, les évêques catholiques ont de nouveau retrouvé la voix à la faveur de la cinquante quatrième session ordinaire de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) tenue du 19 au 23 juin à Kinshasa.  L’occasion était propice pour les prélats catholiques de passer en revue la situation sociopolitique du pays et d’en tirer les enseignements nécessaires. « Le pays va très mal. Debout, Congolais! Décembre 2017 approche », tel est l‘intitulé de la déclaration ayant sanctionné leurs travaux, lesquels travaux ont mis un accent appuyé sur l’application intégrale de l’accord du 31 décembre.

Cette déclaration musclée lue par l’abbé Donatien Nshole est une sorte d’exhortation faite aux politiques priés de mettre en œuvre l’accord de la Saint-Sylvestre qui contiendrait, selon les évêques, des pistes de solution à la sortie de crise dans laquelle patauge le pays. La Cénco fustige ainsi la tendance de certains acteurs politiques qui s’évertuent, via des stratégies bien pensées, à vider ledit accord de son contenu, hypothéquant ainsi la tenue d’élections libres, démocratiques et apaisées. Et de noter que « les prétendues solutions mises en place ne contribuent pas à la cohésion nationale ». Bien au contraire, avertit la Cénco, « elles risquent de hâter l’implosion de notre pays ».  

Les évêques catholiques restent d’avis que la tenue des élections présidentielle, législatives et provinciales avant la 31 décembre 2017, tel que le prévoit l’accord du 31 décembre 2016, est l’unique voie de sortie pacifique de la crise actuelle. Aussi exhortent-ils les parties prenantes à l’Accord à assumer pleinement leurs responsabilités de bonne foi et par amour pour la patrie. Plus loin dans leur déclaration, ils s’insurgent contre l’émergence d’une certaine aristocratie à la congolaise ayant une mainmise sur les ressources nationales au détriment de la grande masse obligée de se contenter du peu. « Une minorité de concitoyens a décidé de prendre en otage la vie des millions de Congolais. C’est inacceptable! Nous devons prendre en main notre destin commun », ont-ils asséné tout en invitant le commun des Congolais à ne pas céder ni à la peur, ni au fatalisme.    

Abordant le dossier sécuritaire du pays, ils ont stigmatisé l’insécurité quasi généralisée qui gangrène actuellement l’ensemble du territoire national en épinglant notamment le dossier Kasaï. Sur ce dossier, les évêques ont condamné les violences perpétrées dans la région et exigé la mise sur pied d’une enquête « sérieuse et objective » pour établir les responsabilités. Après neuf mois de conflit, les prélats disent avoir été informés de plus ou moins 3.383 morts, trente fosses communes, plus d’un million de déplacés internes et trente mille en Angola. Pour la Cenco, la situation sécuritaire au pays demeure toujours incertaine nonobstant les efforts déployés conjointement par la Monusco et les Fardc pour tenter de restaurer la paix partout où elle est constamment menacée.             

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des évêques catholiques

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