Mode : bientôt une association des conseillers vestimentaires pour sauver la « Sape »

Jeudi 19 Décembre 2019 - 19:00

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L’annonce a été faite par Doudou Bereta "septième tonnerre", responsable du Collectif des conseillers vestimentaires congolais, le 18 décembre à Brazzaville.   

« Nous sommes en train de nous organiser pour créer une association des conseillers vestimentaires du Congo. Au début de cette année, nous avons réuni beaucoup de sapeurs venus de l’Europe et du Congo pour organiser une grande cérémonie. Mais cette fois-ci, nous allons nous asseoir pour les intérêts de notre culture, qu’est la sape », a déclaré de prime à bord, Doudou Bereta, au cours de la rencontre avec la presse.

Parlant de l’importance des conseillers vestimentaires dans un pays réputé de la mode, sinon des sapeurs, Doudou Bereta pense qu’un chef doit avoir un conseiller vestimentaire qui doit travailler pour son image. En effet, a-t-il poursuivi, les hauts cadres n’ont pas assez de temps car ils ont beaucoup à faire. Disposant de beaucoup d'habits, ils ont besoin de conseillers vestimentaires pour les classer.

Depuis 1992, Doudou Bereta a beaucoup voyagé en Asie, au Moyen-Orient, en Europe, pour toucher du doigt et avoir un peu plus d’expérience dans le domaine vestimentaire. De la sape, il a rêvé grand. « Nous étions au départ de simples sapeurs, aujourd’hui, nous sommes devenus conseillers vestimentaires et même propriétaires de boutiques d’habillement. Nous avons besoin de la confiance et de l’appui du gouvernement. Il y a des Ouest-africains qui viennent nous consulter pour le conseil vestimentaire. Nous sollicitons des autorités congolaises, par exemple, lors des festivités marquant la fête de l’indépendance du Congo (le 15 août), de nous donner l’opportunité d’habiller telle ou telle autre société, même la Douane congolaise, les Eaux et forêts, la Société nationale des pétroles du Congo (qui est une société nationale). Qu’elles nous donnent cette opportunité pour que nous montrions notre savoir-faire au grand jour », a-t-il lancé.

La sape, patrimoine national menacé

Parlant de la sape, Doudou Bereta a affirmé avec force qu'elle est une culture congolaise, venant après le football et la musique. Pour preuve, a-t-il dit, le Congolais aime s’habiller même s’il n’est pas sapeur à proprement parler. Cependant, ce patrimoine demande une vaste promotion, d’où le soutien sollicité du gouvernement pour que la sape aille plus loin.

Doudou Bereta a appuyé ses propos par une anecdote. Une fois, a-t-il témoigné, il était à l’aéroport de Shanghai (Chine) et ses amis Chinois de circonstance de lui demander de quel pays venait-il. Quand il répondit qu’il venait du Congo Brazzaville, ils réagissèrent tous. « Ah bon, tu viens du Congo, pays des sapeurs ! ». C’est pour dire, selon lui, que la sape est reconnue mondialement comme patrimoine du Congo.

« Aujourd’hui, quand on parle de la RDC, on voit plus la musique, alors qu’elle était l’affaire du Congo Brazzaville, mais la RDC a volé la vedette. Quand on parle du football on voit le Brésil, alors qu’il était l’affaire des Anglais. C’est autant pour la sape. Aujourd’hui, la sape est menacée par les Ivoiriens qui prennent une vitesse vertigineuse en ce qui concerne ce domaine. Heureusement que nous n’allons pas laisser notre culture nous échapper au détriment des Ivoiriens », a-t-il ajouté.

Doudou Bereta et tous les conseillers vestimentaires et sapeurs vont s’asseoir ensemble, au début de l’année prochaine, sûrement en janvier, pour réfléchir à l’avenir de la sape et du conseil vestimentaire au Congo.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1-Doudou Bereta, "septième tonnerre" face à la presse / DR 2 - Les sapeurs et conseillers vestimentaires / DR

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