Mode : Brazzaville, capitale du « pagne de campagne » à partir du 19 mai

Vendredi 12 Mai 2017 - 23:15

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Une exposition avec conférence  sur « Pagne de campagne, une histoire africaine » sera organisée à l’hôtel Pefaco de Brazzaville, du 19 au 28 mai 2017. Cet événement sera marqué par une exposition, une conférence, et des ventes privées du pagne de marque Nandjika. Le public y découvrira aussi les dessous méconnus de la conquête du wax et de l’histoire africaine des cinquante dernières années.

Véritable invitation au voyage et à la découverte, l’exposition "Pagne de campagne, une histoire africaine" qui retrace les cinquante ans d’histoire du continent africain à travers le pagne. Cette exposition qui a déjà voyagé de Berlin à Paris en passant par Amsterdam s’invite pour la première fois en Afrique en commençant par le Congo-Brazzaville.

Elle s’est fixé comme objectifs : faire découvrir au public et aux professionnels la richesse de l’histoire africaine à travers une exposition dédiée au pagne ; placer Brazzaville comme capitale culturelle en accueillant pour la première fois "Pagne de campagne", une histoire africaine, une exposition connue à l’international ; proposer un événement original et dynamique aux Congolais et à la diaspora africaine.

Durant une semaine, il y aura : un vernissage, le vendredi 19 mai à l’hôtel Pefaco, de l’exposition Pagne de campagne, une histoire africaine, extraits d’une collection de 500 pièces de Bernard Collet, photographe de presse ; une vente privée présentant la nouvelle collection Nandjika homme/femme, lauréate de la Brazza Fashion Night 2015 ; une conférence de Simon Clavière à l’hôtel Pefaco, à l’Institut français du Congo.

Seront exposés les pagnes de Bernard Collet des années 1970, et la marque Nandjika de Jacynthe Mackosso, principale initiatrice de l’exposition.

La marque Nandjika

Nandjika qui signifie « ajouter » en vili (langue congolaise) pour rappeler l’esprit de la marque aux influences mêlées est un modèle de prêt-à-porter qui tire son inspiration du continent africain. Née de la passion de sa créatrice, la marque s’invente un futur possible pour le continent, un futur afropolitain, brassant les influences africaines et européennes. Lauréate de la Brazza Fashion Night 2015 organisée au Congo-Brazzaville, Nandjika est l’initiatrice de l’événement Pagne de campagne, une histoire africaine et a choisi Brazzaville comme ville inaugurale de la tournée africaine de l’exposition. C’est également pour elle l’occasion de faire découvrir ses créations.

Créatrice de la marque Nandjika, Jacynthe Mackosso a poursuivi ses études en école de commerce à Paris où elle se spécialise en marketing stratégique. Elle réside actuellement au Bénin. Grande passionnée de mode et de l’histoire africaine, elle crée en 2012, la marque Nandjika.

Notons que la conférence sera animée par Simon Clavière-Schiele, plasticien, ancien attaché culturel en Erythrée et créateur de tissus. Cette conférence est un évènement qui permettra de découvrir les dessous de l’histoire méconnue de la conquête du wax et de son détournement. L’accès est libre tous les jours.

L’histoire du pagne africain

Ce que l’on appelle communément « pagne africain » tire en réalité son nom d’une technique mise au point en Hollande, pour standardiser la production de textiles originaires d’Indonésie. Une épopée textile qui débute lors des campagnes militaires coloniales néerlandaises durant lesquelles les Hollandais recrutèrent des mercenaires ghanéens pour lutter contre les Anglais. Les soldats africains auraient ramené dans leurs bagages des batiks locaux en Côte d’or, actuel Ghana, à leur retour en 1836. Ces « importations » sont à l’origine de la diffusion des motifs Java et Batik dans toute l’Afrique de l’Ouest. Les soldats africains, chargés de ces étoffes, déclenchèrent un véritable phénomène de mode. Comprenant l’avantage financier qu’ils pouvaient en tirer, les Hollandais se lancèrent dans la fabrication industrielle de ces tissus. Fort de son succès, le pagne africain apparaît comme un élément de cohésion tant sur le plan politique, économique que religieux. Il est devenu un symbole culturel de richesse et d’appartenance pour tous les événements marquants du continent africain.

L’exposition pagne de Campagne, une histoire africaine retrace les périodes historiques de notre continent en mettant parfois en exergue différentes figures politiques et religieuses. Le pagne de campagne, appelé ainsi car il arbore le portrait d’un homme politique, fait son apparition peu avant les indépendances. Il est alors un objet commémoratif ou honorifique. Il ne prend son caractère électoral et de sensibilisation que lors des premiers scrutins libres. Il est encore aujourd’hui très largement utilisé lors des élections en Afrique subsaharienne. D’un point de vue marketing, c’est un outil de sensibilisation et de promotion auprès des populations.

Il innove en ce qu’il est un précurseur du phénomène de starification des politiques et des messages de sensibilisation qui se trouve plus que jamais au centre des stratégies d’occupation des espaces public et médiatique.

Tout commence en 1970, une vieille dame marche le long de la route goudronnée qui mène à l’aéroport ; elle arbore une tenue aux couleurs chatoyantes ; dans le dos, imprimé au milieu des figures géométriques du pagne, un médaillon encercle une photographie de Charles de Gaulle ; sur son buste Léon Mba. Une image sympathique qui donnera envie à Bernard Collet de collectionner les pagnes à l’effigie des présidents africains et qui en possède aujourd’hui 500 pièces.

 

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'exposition "Pagne de campagne, une histoire africaine

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