Mois de mars : briser les tabous autour des questions de sexualité entre enfants et parents de Bacongo

Jeudi 22 Mars 2018 - 14:03

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Dans le cadre des activités relatives au mois dédié à la femme, la mairie et l’hôpital de base de Bacongo ont organisé, le 21 mars, une conférence-débat afin de sensibiliser les participantes aux questions posées autour de la problématique de la puberté et de la ménopause.

La Journée internationale de la femme a été célébrée le 8 mars au Congo sur le thème « L’implication de la femme congolaise dans la lutte pour l’autosuffisance alimentaire ». Consciente du fait que pour atteindre cet objectif il faut être en bonne santé, l’administrateur-maire du 2e arrondissement de Brazzaville, Simone Loubienga, a réuni au Centre père Dubé, à la paroisse Saint-Pierre-Claver, un échantillon des femmes, jeunes filles et élèves de son entité administrative.

Animée par la directrice de l’hôpital de base de Bacongo, le Dr Carmel Stella Miabanzila Matoko, cette rencontre placée sur le thème « De la puberté à la ménopause » a été un véritable lieu d’échanges entre participantes, ponctuée par des témoignages. Spécialiste Genre et gynécologie, l’oratrice a, entre autres, parlé de puberté (précoce et tardive) et de ménopause, leurs causes et conséquences avant d’inviter les parents à instaurer le dialogue avec leurs enfants avant la période de puberté. « Quand une fille amorce l’étape de la puberté, les mamans devraient établir le dialogue afin d’éviter les dérapages », a conseillé Carmel Matoko.

Faut-il faire des rapports sexuels avant 18 ans?

Elève dans un établissement scolaire de Bacongo, Sergie Jaël Ondzié a reçu quelques enseignements. « J’ai retenu que ce que les amies nous disent à l’école qu’il faut faire des rapports sexuels avec les garçons avant 18 ans pour ne pas avoir de difficultés de mettre au monde est faux. Nous devons garder notre intimité jusqu’au moins 25 ans », a-t-elle révélé.

Les participantes à cette conférence ont été également sensibilisées aux maladies spécifiques telles que les infections sexuellement transmissibles (IST), les cancers du sein et du col de l’utérus. Participante, Aimée Flore Locko invite les autres femmes à écarter le problème de pudeur car, dit-elle, les habitudes des grands parents ont entraîné beaucoup de maladies. « A notre époque, écartons un peu la pudeur. Soyons honnêtes avec les enfants, expliquons leur, par exemple, dès l’âge de 9 ans ce que sont les règles et à quel moment elles apparaissent. Pour les ménopausées, dès qu'elles constatent quelque chose d’anormal (sécheresse, fatigue, nervosité), elles doivent se diriger vers un médecin », a-t-elle dit.

Les enfants de 12 et 13 ans tombent enceinte par manque d’information 

Initiatrice de la rencontre, l’administrateur-maire de Bacongo a indiqué que l’objectif était de passer au peigne fin les maux qui minent les femmes entre la puberté et la ménopause et les sensibiliser au cancer afin de se prendre en charge dès l’apparition des signes. « Sur un échantillon de cinquante jeunes filles présentes, trois seulement ont répondu avoir reçu des conseils de leurs mamans avant la période pubère. Nous disons aux femmes qu’il ne s’agit pas d’un sujet tabou, il faut sensibiliser les enfants avant l’âge de la puberté afin qu’elles évitent d’attraper les grossesses précoces. Le constat aujourd’hui est que les enfants de 12 et 13 ans tombent enceinte par manque d’information », a regretté le Dr Simone Loubienga.

Se référant aux témoignages des élèves, elle a exhorté les mamans à prendre en charge leurs enfants afin de les prévenir contre des mauvaises informations véhiculées par leurs amies.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium ; les élèves ; les mamans/Adiac

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