Moyen-Orient : de nouveaux accords en préparation pour sceller la paix entre Israël et les pays arabes

Lundi 2 Novembre 2020 - 11:45

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Après des textes signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, Américains et Israéliens espèrent que d'autres pays vont emboîter le pas pour normaliser leurs relations avec l’Etat hébreux. Le Liban voisin, qui vient d’avoir un second round de pourparlers avec Israël pour délimiter la frontière maritime commune, est maintes fois cité parmi les pays souhaitant concrétiser ce rapprochement.

« J’entends des voix positives venant du Liban, qui parlent même de paix avec Israël, et qui travaillent avec nous sur des dossiers comme les frontières maritimes », a fait savoir le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, lors d’un déplacement dans le nord du pays. Des « voix positives » au Liban évoquent la « paix avec Israël », ajoute le ministre israélien de la Défense au moment où son pays multiplie les accords de normalisation des relations avec des pays arabes de la région.

Pour Claudine Aoun, la fille du président libanais, Beyrouth envisage effectivement de faire la paix avec Tel-Aviv, mais ses dirigeants attendent que certains problèmes soient réglés, dont « la démarcation des frontières, la question des réfugiés palestiniens et les ressources naturelles : l’eau, le pétrole et le gaz ». Elle a suggéré une éventuelle paix libano-israélienne dans une récente interview à la chaîne libanaise Al-Jadeed. Et à la question de savoir si elle s’opposerait à un traité de paix avec Israël, Claudine Aoun a répondu : « Pourquoi m’y opposerais-je (...) devons-nous vraiment rester en état de guerre ?».

Le Liban et Israël, voisins officiellement en guerre, ont engagé le 14 octobre un premier round de discussions afin de lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures dans une portion disputée de leur frontière en Méditerranée. Hormis le Liban, d’autres pays envisagent de normaliser leurs relations avec Israël, assurent le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le président des Etats-Unis, Donald Trump.

« D’autres accords sont en préparation. Nous en avons au moins cinq qui veulent venir faire la paix et nous en aurons d’autres bientôt », indique le milliardaire républicain sans citer les pays concernés, à l’heure où des commentaires fusent de partout sur le rapprochement Israël-Soudan, le considérant comme « un événement charnière au Proche-Orient, un véritable changement de direction ».

Khartoum renonce aux trois non de la Ligue arabe

« Nous élargissons le cercle de la paix, d’autres pays vont le rejoindre », souligne Benjamin Netanyahu qui s’enthousiasme de ce que cinquante-trois ans après la Résolution de Khartoum proclamant les trois non de la Ligue arabe – non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance de l’État hébreu et pas de négociations avec Israël –, le Soudan affirme maintenant le contraire.

En Iran, un pays ennemi juré d’Israël et des Etats-Unis ainsi qu’en Palestine, même si l’on continue de rejeter le rapprochement Tel-Aviv-Khartoum, d’autres Etats du monde arabe ou musulmans, mais aussi d’ailleurs dont l’Egypte, les Emirats arabes unis, Bahreïn et la France saluent le pas décisif entrepris pour mettre fin à l’état d’agression régnant entre les deux parties depuis des décennies. « J’apprécie tous les efforts visant à parvenir à la stabilité et à la paix dans la région », relève le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays a été le premier de la région à nouer des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu en 1979.

L’Arabie saoudite n’entretient toujours pas de relation officielle avec l’Etat hébreu, mais elle a donné son feu vert au survol de son territoire par des vols commerciaux israéliens dans le sillage de l’annonce en août de l’accord entre les Emirats et Israël.

Quant au Soudan qui a signé récemment un accord de paix avec Israël, il était naguère paria de la communauté internationale pour avoir accueilli l’ex-chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans les années 1990. La justice américaine l’avait condamné à verser des indemnisations de 335 millions de dollars à des victimes américaines du terrorisme. Il s’agit notamment de celles des attentats perpétrés en 1998 par la nébuleuse djihadiste Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie, qui avaient fait plus de deux cents morts.

 

 

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Claudine Aoun et son père Michel

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