Musique : Bye bye Fespam

Mercredi 12 Juillet 2017 - 20:00

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A quelques jours de la date prévue, Brazzaville est dévêtue de symboles alertant cette 11e édition du Festival panafricain de musique (Fespam) menacée d'un report sine die. 

Malgré la crise financière sévissante, le gouvernement du Congo n’a pas fait peu de cas à la plus grande fête de musique africaine que le pays accueille depuis plus de 20 ans. Comme l’édition jubilaire de 2015, qui s’était finalement rassasiée d’une enveloppe de 1 milliard 350 millions FCFA, le Fespam 2017 a bénéficié tôt d’une estimation financière de plus de 1 milliard FCFA dont dix pour cent ont été rendus disponibles depuis des semaines.

A moins d’une semaine du lancement, le 19 juillet précisément, les caisses du comité de direction et celles du Commissariat général frémissent encore d’espoir. Pour cause, aucune communication officielle des autorités compétentes n’a, en effet, à ce jour désapprouvé l’organisation de cette édition néanmoins recadrée financièrement par le Premier ministre, il y a de cela trois mois.

Contre cette discrétion qui pourrait rassurer, dans les couloirs du Commissariat général, l’espérance semble cependant s’étioler. Les spéculations et toutes les combinaisons possibles pour rattraper l’édition, même au cas où le budget venait à être disponible, deviennent irréelles.

Faudrait-il alors reporter officiellement ce fespam ou l’organiser sous la forme la plus basique ? Les réponses divergent. Ce qui est sûr, estiment des voix, ce ne serait pas un aveu pour le Congo de différer l’édition. Le pays n’est pas le seul à subir les revers de la situation financière.

De plus, en 20 ans le Congo n’a pas failli à cet engagement panafricain, étant déterminé à assurer son leadership musical sur le continent. Car les budgets du fespam sont allés crescendo, un serment qui expliquerait sans doute le rôle de Brazzaville choisie par l’Unesco comme ville créative, et c’est sans conteste qu'elle abrite le siège du Conseil africain de musique, qui est la branche régionale du Conseil international de musique.

Quoique cet argument tienne pour plusieurs observateurs, d’autres analyses examinent le danger du bafouillage qui guette le festival ces dernières années. Le souci, entend-on ici et là, c’est de voir l’Union Africaine attribuer l’organisation du fespam a un autre pays. A l’heure où le Congo s’active à diversifier son économie, l’industrie culturelle ne devrait pas rester en marge des réflexions.

 

Quentin Loubou

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