Musique : concert mouvementé des Super salopards au Grand Libulu

Mardi 19 Août 2014 - 21:30

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Au rythme des sons furieux extraits de sa guitare, Rodriguez Vangama, surnommé il y a peu « Le Roi Diez Salopard », a mené la danse la nuit du 15 août sur le podium du cadre culturel exotique à quelques pas du rond-point Forescom.

« Le Roi Diez Salopard » emporté par l’envolée sonore de sa guitareLe bal ouvert avec énergie par Shak Shakito aux alentours de 21h10 a duré un peu plus de quatre heures. Le public déjà enchanté par les airs joués par l’auteur de Fausse note s’est emballé au quart de tour trois quart d’heure plus tard à la montée des Super Salopards sur scène. Aux commandes, le jeune talentueux guitariste Rodriguez Vangama a fait vibrer les cordes de son instrument avec encore plus d’entrain que son premier hôte de la soirée qui n’en manquait pourtant pas lui aussi.

Voguant allègrement entre ndombolo, rock et jazz, musiques sublimées par les voix de Glody Alemba, Stéphane Malonga, Chimelle Folo et Nathalie Nsingani, les Super Salopards ont assuré d’un bout à l’autre de leur répertoire. Le mélange original de la musique populaire congolaise mais aussi du folk Kongo avec le jazz et le rock a eu raison du public attiré au devant de la scène par les folles envolées sonores comme une limaille de fer le serait par l’effet d’un aimant.

Les autres invités des Salopards qui lui ont succédé et que « Le Roi Diez Salopard » s’est fait le plaisir d’accompagner sur le podium perché du Grand Libulu n’en ont pas fait moins. Fraîchement revenus de la tournée Coup Fatal avec Rodriguez, un périple qui les a notamment menés au Festival d’Avignon le mois dernier, TK Russel et Boule ont fait monter la chaleur d’un cran. Animateur et chanteur hip-hop, Mapipo qui avait fait une première sortie applaudie au côté des Salopards, regagnait le podium pour également chauffer l’ambiance à sa manière. Déjà bien mis en condition par les artistes précédents, le public ne demandait pas mieux. Revenu lui aussi pour une seconde prestation, Shak Shakito y a rajouté du sien avec ses airs aux fortes consonances tetela, un folk qui a reçu un accueil des plus favorables.

Quartier libre à l’animation

Les animations respectives d’Equalizer et de Celeo Scram entre lesquelles s’est habilement incrusté le court répertoire de Jean Goubald ont trouvé des preneurs. Quant à l’improvisation de Mastaki dans Je fus un fumeur de chanvre comme toi, qui a pour effet de ralentir un tant soit peu l’exaltation d’un public bien survolté. Un moment qui a su créer un petit instant de répit qui lui a permis de se remettre dans la danse de manière plus énergique encore pour faire honneur aux percussions persuasives de Paul Le Perc, tenu pour le mentor de Rodriguez lors de ses débuts dans J’affro’zz. José Hendrix prenant la balle au bond l’a ramené à un rythme un peu plus langoureux et glamour à la faveur de Zonga. Puis, l’assaut final de la soirée a été donné par Equalizer vraisemblablement revenu à la charge avec l’intention de jeter définitivement de l'huile sur le feu. Les notes finales de la soirée livrées allègrement par l’ancien animateur de Fally Ipupa ont mis un terme à la soirée vers 1h30 dans une atmosphère torride en dépit de la fraîcheur habituelle de ce moment de la nuit.« Le Roi Diez Salopard », Paul Le Perc et Stéphane Malonga, la nostalgie J’affro’zz

En somme, c’était bien pensé et astucieux de la part de Rodriguez que d’avoir réuni pareille fourchette d’artistes de talent à la soirée de vendredi dernier. En effet, dans une confidence aux Dépêches de Brazzaville, « Le Roi Diez Salopard » dit avoir trouvé là une occasion de présenter son répertoire. Un prélude à la sortie de son album bien ficelé, question de faire participer à sa fête des musiciens dont il avait eu l’opportunité d’apprécier la collaboration antérieure dans leurs œuvres respectives en studio.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : « Le Roi Diez Salopard » emporté par l’envolée sonore de sa guitare Photo 2 : « Le Roi Diez Salopard », Paul Le Perc et Stéphane Malonga, la nostalgie J’affro’zz