Musique : Iyenga suscite de l’admiration dans l’arène musicale congolaise

Jeudi 31 Mai 2018 - 17:04

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Alors que les mélomanes la découvrent grâce au single Désolé, déjà diffusé peu avant la sortie, le 25 mai, de son premier album, Lonkaya, la jeune chanteuse a la bénédiction de plusieurs de ses aînés sur qui sa voix a fait grand effet, notamment Mbilia Bel avec qui elle a même réalisé un remarquable featuring.

IyengaNative de Dikila, contrée située sur le territoire Bongandanga, dans la province de l’Équateur, Iyenga passe pour une nouvelle valeur indéniable de la musique congolaise. En tout cas, plusieurs grands noms en sont convaincus, à commencer par son parolier Eldorado. C’est de lui qu’elle tient Désolé. Il semble, d’ailleurs, avoir été le premier séduit par le talent de la jeune artiste et ne s’est  pas gardé de le signifier. « Je suis parolier, j’écris des chansons et j’en donne. Mais le jour où j’ai entendu cette dame finir de chanter cette chanson, j’ai pleuré. Mais c’était des larmes de joie, de soulagement et d’étonnement, parce que je ne pensais pas entendre à nouveau une voix de ce genre de nos jours. En l’écoutant, j’ai ressenti toute sa profondeur dans mon cœur », a-t-il témoigné.

 Désolé, premier single de l’album Lonkaya disponible sur les plates-formes de téléchargement et en streaming, figurait déjà sur la playlist de la Radio Okapi depuis quelques mois. Dans l’attente du support physique, Iyenga assure personnellement la promotion de son œuvre et apparaît presque au quotidien sur le petit écran, faisant le tour des télés de la ville. Mais, avant cela, dans un mini documentaire sur le net, l’on entend plusieurs grandes figures de la musique congolaise affirmer avoir fait une belle découverte.

Loin de passer inaperçu, son look, mieux sa coiffure à l’ancienne, remise au goût du jour avec la vogue nappy actuelle, y est déjà un peu pour quelque chose avant que l’on découvre l’immense talent d’Iyenga. Ainsi, c’est coiffée de six longues « antennes », ces tresses faites au fil qu’elle porte dressées sur sa tête, qu’elle fait une apparition remarquable dans l’arène musicale. Alexia Waku dit ressentir « des frissons » , rien qu’à penser à elle, « parce qu’elle a une voix exceptionnelle. Une voix très, très profonde avec énormément de maturité, une voix invitante. Elle chante super bien, elle est authentique. C’est de la grande musique, on y retrouve les valeurs artistiques, l’intelligence musicale ».

Manda Tchebwa lui voit une sorte de filiation avec une des premières grandes chanteuses congolaises, Lucie Eyenga. Pour ce grand pionnier de la chronique musicale, il n’y a point de doute. « Elle est sur les traces de sa grand-mère, Lucie Eyenga. L’on peut être amusé par le jeu de l’allitération, mais il s’agit bien de deux voix surgies dans la musique congolaise à deux époques différentes. L’une, autour des années 1950 et l’autre, il n’y a pas longtemps, entre 2013-2014. Cette nouvelle voix s’appelle Iyenga, une voix, une nouvelle étoile dans le firmament de la musique congolaise dénichée par une oreille tout à fait instruite, experte, érudite, c’est celle de Zola Tempo », soutient le chroniqueur culturel.

 C’est la même considération que lui porte la Cléopâtre Mbilia Bel qui, après avoir chanté avec elle dans Esengo Esengo, n’a pu qu’en dire tout le bien qu’elle en pense. « Elle a une voix magnifique. Qu’elle soit patiente et travailleuse avec beaucoup de sérieux. J’accorde beaucoup de chance à notre fille, c’est une future étoile », a-t-elle indiqué.

Une production internationale L’album Lonkaya en vente en ligne

Le ravissement du grand Lokua Kanza prouve que la future star ne l’a pas laissé indifférent. « Je suis tombé fou amoureux de la voix. Non seulement elle est magnifique, mais il y a une histoire, c’est quelqu’un qui a une vie. Car, dans notre métier, ça ne suffit pas d’avoir une belle voix, mais il faut aussi avoir une vie, de la matière », admet-il.

 Maman Miki est assurément l’un des titres auquel faisait alors référence le chanteur doté d’une indéniable sensibilité artistique. Iyenga y parle de sa mère avec qui elle n’a pas vécu. Le clip en noir et blanc, où l’on y voit notamment une petite fille en pleurs, est juste émouvant. Chantée en partie en mongo, sa langue maternelle, la chanson ne laisse pas imperturbable l’oreille qui l’entend. C’est sûrement à cela que fait notamment allusion Alexia Waku disant : « Moi, elle me touche énormément. Je crois que vous allez tous être remplis d’émotions, parce que c’est une personne remplie d’émotions et qui le transmet ».

Lokua Kanza ne fait pas que l’apprécier. « Je crois beaucoup en Iyenga, cette fille va aller très loin. Il suffit seulement que Dieu lui donne la vie, parce que le talent y est. Et comme elle est entre de bonnes mains, je crois qu’elle va aller loin », a-t-il affirmé.  

Un extrait de DésoléPour le célèbre arrangeur et réalisateur d’albums, Maïka Munan, « Iyenga est une chanteuse qui évoque cette nouvelle génération des chanteuses qui considèrent le chant comme un métier ». Ce d’autant plus que « nous sommes à une époque où l’on confond beaucoup le visuel et l’audio, c’est-à-dire que l’on pense que pour faire une belle carrière de chanteuse, il faut faire de beaux clips ». Il se réjouit d’avoir « affaire à une chanteuse qui a une voix et qui, de surcroît, bénéficie d’un encadrement ».

Normal, dès lors qu’Alexia tienne Lonkaya pour « une production internationale » qui survient alors que le pays « était en manque d’artistes de ce genre, de produits de la sorte ». Maïka reconnaît que son arrangeur et producteur, Zola Tempo, y a mis de l’énergie car « c’est un travail de longue haleine. Elle a de la persévérance dans le travail ».

L’on comprend mieux que le JazzKif ait choisi de la programmer au côté des trois têtes d’affiche de sa douzième édition, à savoir Oumou Sangaré, Charlotte Dipanda et Ayo.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Iyenga Photo 2 : L’album Lonkaya en vente en ligne Photo 3 : Un extrait de "Désolé"

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