Musique : la chanson "Monsieur le député" soulève des vagues

Samedi 22 Mars 2014 - 15:20

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L’auteur, Le Karmapa, se défend en disant que sa chanson est impersonnelle et ne cible aucun député pris individuellement.

Mis sur le marché depuis quelques mois, l’album « Le Millionnaire » de Le Karmapa continue à faire le bonheur de nombreux mélomanes qui savourent les belles mélodies contenues dans cet opus. Connu pour ses thématiques puisées dans le vécu sociétal des Congolais, cet artiste est allé cette fois-ci plus loin en mettant sur la place publique les tares des députés nationaux. « Monsieur le député », telle est l’intitulé de la chanson aujourd’hui à la base des menaces que subit l’artiste de la part d’un élu du peuple, en la personne de Kovo Ingila, un député de l’opposition. Ce dernier, à en croire des sources, aurait initié une requête auprès du procureur général de la République aux fins de censurer ladite chanson à défaut d’arrêter son auteur accusé, à tort ou à raison, d’avoir touché à la dignité du corps parlementaire.

De passage sur une chaÎne locale le week-end, Le Karmapa a confirmé les menaces dont il est l’objet depuis la sortie de cet album de la part de l’élu de la Funa. « Dans cette chanson, je n’ai fait qu’interpeller les députés sur leur rôle au sein de la société qu’ils ont tendance à oublier en s’illustrant par des services qui n’entrent pas dans le cadre de leurs prérogatives tels que dépanner les habitants d’un quartier par l’achat d’une câble électrique », explique-t-il. Il se défend par ailleurs en disant que sa chanson est impersonnelle et ne cible aucun député pris individuellement. Toute la trame de la chanson gravite autour des méfaits dont sont régulièrement coupables les députés de la dernière heure (viols sur mineures, trafic d’influence, corruption et autres infractions punissables, etc) avec, à la clé, des sages conseils à la repentance.

Le Karmapa déclare s’inscrire sur la voie de ses aînés dans la chanson qui ont eu aussi à stigmatiser dans leurs œuvres certains travers des politiciens de l’époque à l’instar de Franco Lwambo Makiadi. Le compositeur du célèbre tube « Bileyi ya mobali » ne paraît pas être ébranlé par cette histoire parce que conscient de la justesse de son action, l'aquelle action est du reste appuyée par d’autres députés tant de la majorité que de l’opposition. Pour ces derniers, l’artiste n’a fait que son travail de moralisateur de la vie publique. « Qui se sent morveux se mouche », dit l‘adage.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le Karmapa