Musique : la Muse rend hommage à Sébas Enemen

Jeudi 30 Mai 2019 - 19:07

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L’écurie musicale La Muse a organisé, à Brazzaville, en mémoire du général Nzambi Makoumba-Nzambi, dit Sébas Enemen, un concert play back pour célébrer les 8 ans de la disparition de l’artiste musicien. L'événement a été placé sur le thème « L’œuvre de Sébas Enemen, 8 ans après ».

Organisé par sa fille Nizde Enemen, présidente de La Muse, le spectacle a connu la participation de la famille, des amis et connaissances de Nzambi Makoumba-Nzambi. Un moment plein d’émotions et de souvenirs des œuvres laissées à l’humanité par ce personnage complexe qui a été artiste musicien pour les uns, et poète pour les autres. « Il était un enfant d’un excellent caractère (...) Il était complexe en effet. Parce qu’il reçut à la naissance une grande diversité de talents parfaitement équilibrés. Et ces talents le destinaient à exercer avec une égale maîtrise n’importe quelle profession où le conduiraient ses préférences.  Il était mon cousin qu’il serait aussi à l’aise dans les sciences, les lettres et les arts. Et s’il embrassa la carrière militaire, ce fut poussé par un phénomène bien connu : le phénomène d’identification psychologique (...) Et Sébas Enemen fut soldat comme son père Sébastien », a indiqué le Pr Dominique Ngoïe Ngalla, cousin du défunt.

Sébas Enemen est arrivé dans la chanson en 1996, année de la présentation de son premier album intitulé "Le temps des jacinthes". C’est également ce titre que porte son recueil de chansons publié en 2010, à Brazzaville, sous la préface du Pr Dominique Ngoï Ngalla. Dans ce recueil, il y a quarante-deux poèmes en langue française, tirés d’un répertoire qui englobe soixante-deux titres. Les uns en lingala, d'autres en kituba et  d'autres encore en bembe. Un petit nombre est en espagnol.

L’auteur refusait de se laisser enfermer dans l’univers de son ethnie bembe pour aller à la rencontre de tous les hommes de la terre, ses frères humains. Les titres tels que "Paix sur la terre" , "Que reste-t-il de la nation ?", "La vielle de mes rêves" et bien d’autres ont prouvé que la vie de la nation était au cœur de ses préoccupations.

Sébas Enemen a laissé six albums et un single composé de deux chansons. Mais ceux qui l’ont connu garderont de lui un être à un talent diversifié. « Je pense que ça a été une bonne idée d’organiser une sorte d’anniversaire comme ça. Ce sont des gens qu’on ne devait pas oublier. Et pour ce genre de personnalités, nous avons le devoir de mémoire. Sébas Enemen nous a laissé une œuvre que nous ne pourrons pas oublier. On devait aussi faire un effort de ne pas oublier non plus l’auteur », a déclaré le Pr Nzété.

Nizde Enemen reste confiante sur l’avenir de La Muse, un héritage de son père. « L’avenir de La Muse est très prometteur. Vous avez entendu la qualité des chansons, la qualité des textes. Nous avons perdu nos valeurs ; l’amour est devenu un vain mot. Mais Sébas Enemen vous montre le vrai sens de l’amour. Il chantait le patriotisme, ce que nous ne connaissons pas. Nous sommes tous des Congolais mais nous sommes divisés. Et Sébas Enemen s’arrangeait à mettre dans ses albums une chanson sur l’amour », a-t-elle rappelé.

Notons que Sébas Enemen était régulièrement avec des journalistes toutes les fois qu’il mettait un opus sur le marché. Il voulait toujours en discuter avec eux, recueillir leurs commentaires sur ses chansons fondées sur la paix, l’amour, le social, l’économie, le travail, les villes (Brazzaville et Pointe-Noire) et le vivre ensemble.

A Ferdinand Milou

Légendes et crédits photo : 

L’écurie musicale La Muse

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