Musique : le général Canta Moutima signe son grand retour avec l’album « Résurrection »

Vendredi 13 Septembre 2013 - 15:30

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Produit par Yves Lisney Production, l’album compte dix titres : six nouveautés et quatre anciens succès qui ont fait la renommée de l’artiste musicien dont les heures de gloire remontent aux années 1970

Résurrection est à la fois le titre de l’album, la renaissance de l’artiste mais aussi le retour à la vie de Canta Moutima, victime d’un grave malaise le 8 février 2012 à Brazzaville lors des animations en guise d’adieu à Nino Malapet, ancien chef d’orchestre des Bantous de la capitale, décédé le 29 janvier 2012.

Canta Moutima fut transporté d’urgence à l’hôpital dans un état alarmant avec une clavicule fracturée qui va l’obliger à rester vingt-deux jours dans le coma. Au CHU, il subira aussi une intervention chirurgicale pour une tumeur au foie. En convalescence à Nkayi, sa ville natale, il va faire une rechute qui nécessitera une deuxième intervention chirurgicale qui s’est déroulée à l’hôpital de base de la localité. Depuis, près de six mois, il est à Pointe-Noire. Grâce à Yves Litsingou, dit Lisney, il vient de sortir un album dénommé Résurrection. « Je me sens comme un miraculé. J’étais mort. Grâce à Dieu, je suis revenu à la vie », a-t-il dit.

Dans une rumba classique fredonnée aux sons de la guitare des années 1960 et 1970, accompagnée de magnifiques chœurs, le général Canta Moutima fait revivre dans Résurrection les vieilles sensations de la musique d’alors avec Monica, Entourage, Boma l’heure, Karachika, Losambo en se servant des faits courants de la société où la vie conjugale est au cœur de ses interprétations.

Nostalgique de son riche passé musical, le général Canta Moutima emporte les mélomanes dans les vieux succès de la chanson qui ont fait sa réputation comme  Clémence chantée avec feu Kaya Mathos mwana Mukambo dans Sakomansa mais aussi Yandi ngongo, Pierreta, Mouendo-mpimpa. Dans l’opus, il dédie Afrique ya Denis Sassou Nguesso au président de la République pour son brillant mandat à la tête de l’Organisation de l’unité africaine puis à l’Union africaine. L’album est actuellement dans les bacs chez tous les grands disquaires de la place.

Après Résurrection, Canta Moutima prépare Kilembé nzau, son prochain album dont il a déjà commencé la préparation en studio.  

Le général Canta Moutima, de son vrai nom Joseph Massala-Moutima, est né le 15 décembre 1953 à Brazzaville. Très jeune, il est atteint par le virus de la musique qui l’amène à Kinshasa après des prestations en amateur à Brazzaville. Dans la grande cité kinoise, il intègre en 1974 l’orchestre Bakuba Mayopi de Madilu System, dont il sera le deuxième élève après Nzaya Nzayadio. Dans cet ensemble musical, il sort Zunguluké osali ngai boyé, son premier disque 45 tours. En 1976, il rejoint l’orchestre Super Boboto (SBB) et sa tête d’affiche, Kaya Mathos mwana Mukamba, qui sera son mentor. À la dislocation de SBB en 1978, il crée en compagnie de ce dernier l’orchestre Sakomansa yeto na yeto à Nkayi. Un groupe qui va le révéler au grand public avec la chanson Clémence devenue un classique de la chanson moderne congolaise.  Quand disparaît ce groupe avec la mort de son maître à jouer, Kaya Mathos, Canta Moutima prête son talent et son expérience à plusieurs ensembles de la place tels les Bantous de la capitale et ses icônes Ganga Edo et Nkouka Célestin.

Pour son retour à la vie, le général Canta Moutima, âgé de 60 ans aujourd’hui, ne put s’empêcher de remercier Dieu pour sa miséricorde mais aussi les nombreux bienfaiteurs  qui l’ont aidé à traverser cette étape difficile et cruciale de sa vie.

Hervé-Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Photo : La pochette de l'album « Résurrection » de Canta Moutima. (© DR)