Musique : Pépé Felly Manuaku et Miss Wan défendent l’opprimée

Mercredi 26 Juillet 2017 - 18:53

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Le guitariste et l’ex-miss bantu ont coécrit le texte du morceau Droit et Loi, Opprimée enregistré en Suisse qu’ils ont chanté ensemble en français, lingala et swahili.

La pochette de Droit et Loi, OppriméeDroit et Loi, Opprimée est à percevoir comme un plaidoyer pour l’inclusion ou la réinsertion sociale des femmes victimes de viols, particulièrement les Congolaises. Pépé Felly Manuaku s’insurge du fait qu’un triste sort leur soit réservé. « Quand une femme est violée, elle est bannie de la communauté alors qu’elle est victime. Ce qu’il conviendrait de faire plutôt, c’est de donner des outils à cette opprimée pour se reconstruire, l’aider à retrouver confiance en elle », a-t-il expliqué au Courrier de Kinshasa en parlant de la chanson. Surtout que, a renchéri Tshisabi Wanuke, dite Miss Wan, «  la femme est un symbole fort de l’humanité tout entière car elle ne se contente pas de donner la vie. Elle nourrit aussi et assure la pérennité des nations ».

Par ailleurs, Miss Wan affirme avoir joint sa voix à celle de Pépé Felly parce qu'elle est touchée par la motivation de son projet, à savoir qu’il « s’insurge contre les maltraitances des plus faibles, les femmes, les vieillards et les enfants ». Mais encore «  parce que Pépé Felly Manuaku, ce géant de notre culture, donne l’exemple par sa constance, ne se laissant pas tenter par certaines dérives pour un intérêt d’ailleurs incertain dans le respect de nos valeurs en oubliant pas de s’imprégner des courants contemporains ». Et en dernier ressort, la belle ajoute avec conviction que la démarche du guitariste entre dans ses cordes. « En tant que miss bantu, les valeurs de la culture négro-africaine sont le leitmotiv de tous mes combats privés ou publics », nous a-t-elle dit.

Le plaidoyer porté par Droit et Loi, Opprimée, un mélange de rumba et de seben, s’adresse assurément en premier aux Congolais. Pour l’avoir chantée dans trois des langues communément parlées en RDC, notamment le français, le lingala et le swahili, Miss Wan et Pépé Felly Manuaku ont la certitude que cette chanson au titre si évocateur ne sera pas étrangère à leurs compatriotes. Sorti dans un mini album parce que le support comporte trois versions de la chanson. En effet, comme l’a expliqué le guitariste émérite, il a fait en sorte d’en réaliser une adaptée à la radio, une seconde pour les discothèques et une troisième qui puisse faire l’affaire des DJ.Tshisabi Wanuke, dite Miss Wan

En outre, Pépé Felly Manuaku Waku a jeté son dévolu sur la chanteuse pour une bonne raison. soutient-il : «  La voix de Miss Wan me parle et à mon humble avis, c’est un véhicule pour donner de l’espoir », soutient-il.  Par ailleurs il se réjouit de l’avoir emmenée à faire ce duo dans Droit et Loi, Opprimée. « Elle et moi avons la même vision musicale, le même regard sur ce qui se passe dans le monde. Il y a similitude entre nos personnalités », nous confie-t-il.  Soulignons que Miss Wan doit son surnom au fait qu’elle était autrefois une prestigieuse reine de beauté. En effet, en 1989 lui avait été décernée la couronne de Miss Bantu à Libreville au Gabon sous le haut patronage du Centre des civilisations bantu (Ciciba) et feu le président Omar Bongo Ondimba. Elle avait été alors sacrée ambassadrice de paix et de la culture négro-africaine, titre auquel elle n’a de cesse de faire honneur encore aujourd’hui vingt-huit ans plus tard.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La pochette de Droit et Loi, Opprimée Photo 2 : Tshisabi Wanuke, dite Miss Wan

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