Musique : Rabby est sur la place

Jeudi 18 Juin 2020 - 18:51

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Dès que Rabby Stone, 17 ans, monte sur la scène, des cris de joie, des sifflements admiratifs et applaudissement l’accompagnent. Des encouragements qui donne à l’artiste du zèle même s’il est encore peu habitué à la foule. Invité à différentes manifestations culturelles en rapport avec les droits des enfants, Rabby, la coqueluche de l’espace Jarot a aussi conquis le cœur du public congolais avec sa chanson « On s’connait » un remix de la chanson de Youssoupha.

Indéniablement Rabby Stone de son nom de scène chante avec le cœur. Il n’a pas besoin de fournir de gros efforts, puisque la musique coule dans ses veines. Sa musique à la croisée des chemins (entre son vécu et ce qu’il observe autour de lui) dissèque la société congolaise avec beaucoup de continence et d’humilité.

Dans« On s’connait » qui l’a fait connaître du public, l’artiste parle des turpitudes de la vie, par où il faut passer parfois pour obtenir la victoire. La vie, dit-il, « …appartient à celui qui se lève tôt et si la victoire est précieuse, elle est aussi capricieuse comme une femme enceinte ». S’il évoque très souvent les faits sociaux, c’est pour attirer l’attention des jeunes qui constituent la majorité de son public. « A quoi ça sert de se rivaliser si ça ne paye. A quoi ça sert de violer si ça ne paye pas, A quoi ça sert de voler si ça ne paye pas »  tel est le refrain de la chanson «  Ça ne sert à rien ». Dans cette composition, il invite la jeunesse à s’éloigner de la violence. 

Le titre « Mon futur », quant à lui, est une invitation à positiver, à croire à un lendemain de meilleur combien même tout va de travers. «… Il m’a dit que mon flot serait comme une machine, je m’imagine ‘déchiré’ dans la grande ville de la Chine, mon futur m’a dit que je vais prospérer, que ma souffrance a été transférée en enfer », déclare-t-il. Rabby ne fait pas dans la provocation comme c’est le cas de beaucoup de jeunes artistes rappeurs de son époque. La sobriété est son maitre mot…Ce qui fait que son rap est avant tout des récits vie que l’artiste relate sans fioriture, juste  avec une voix, la sienne qui s’accompagne d’un vaste éclectisme musical, définitivement assez répandu l’univers du rap.

Il monte sur la scène du Centre culturel français aujourd’hui Institut français à l’âge de 8 ans lors d’une manifestation culturelle à laquelle est convié l’orphelinat où il est placé. Depuis cette date, le jeune garçon n’a pas arrêté de chanter et, plus tard, a commencé à écrire ses propres chansons. « La musique a toujours  été mon issue de secours, ma bouée de sauvetage. Je ne connais pas mes parents, je ne sais même pas à quel âge j’étais placé à l’orphelinat»,  a fait savoir le jeune garçon qui se dit chanceux d’avoir été recueilli à l’espace Jarot il y a six ans. « C’est une famille pour moi, tout ce que je suis devenu c’est en partie grâce aux éducateurs, qui ne cessent de nous encourager, mais aussi de l’ambiance familiale qui règne au foyer ; je suis devenu comme une référence pour les petits et  j’espère ne pas les décevoir », a fait savoir  Rabby qui en attendant un contrat de production ne se repose pas sur ses lauriers mais se prépare en coulisse à son prochain combat : la scène, car il sait pertinemment que son cheval de bataille sera sa capacité de séduire un nouveau public chaque fois qu’il  mettra les pieds sur les planches.

L’artiste promet d’ici peu de colorer les scènes brazzavilloises de sa douce sauce composée de trois ingrédients-clés : la paix, l’amour et  l’espoir. Le jeune garçon de 17 ans montre ainsi qu’il y a de l’espoir pour tous, qu’importe d’où l’on vient, orphelins, pauvres, riches, enfants légitimes, enfants de la rue, le tout est de croire en ses rêves et de se battre pour les voir se réaliser.

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

L'artiste Rabby

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