Musique : Romaric, l’éléphant aux baguettes légères

Jeudi 6 Juin 2019 - 22:08

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A Pointe Noire, Romaric Nzaou vit derrière sa batterie. Un instrument essentiel pour rythmer notre existence mais si peu exposé médiatiquement. Portrait d’un homme de l’ombre.

A propos du récent concert « Percuboom » de Doundouba, quatuor de djembés aux rythmes traditionnels de Guinée, Congo, Sénégal et Cameroun, auquel était associé le batteur Romaric Nzaou, l’Institut français de Pointe-Noire écrivait ceci : « Dans cet écrin de percussions, Romaric Nzaou a trouvé un espace d’expression qui lui a permis de révéler l’originalité et l’élégance de son jeu ». 

En approchant de plus près « L’éléphant », surnom que l’on doit à son patronyme, on reste frappé par cette élégance qui n’est pas celle uniquement de son jeu mais qui habite également le personnage. Une voix suave et posée d’où sort une parole sage, sans jamais le moindre mot qui froisse, et emprunte d’une profonde humilité. Partout où il passe, l’homme fait l’unanimité autour de son état d’esprit irréprochable. Grand amateur de jazz et admirateur notamment du batteur américain Dave Weckl, Romaric n’en finit plus de faire parler de lui et de ses baguettes derrière ses fûts.  On l’a ainsi vu accompagner, entre autres, des artistes comme Zao, Freddy Massamba, Sonia Bled ou encore Veeby (Canada), Koudy  et Sadky Goudou (Bénin), Rushtelle Guillaume (Haïti)…

« L’éléphant » aime à multiplier les projets, que ce soit avec la formation « Pointe-Noire All Stars » pour rendre hommage à Jacques Loubelo et Franklin Boukaka ou encore accompagner le saxophoniste français, Frédéric Gastard, que ce soit pour la comédie musicale « Viva Mandela » sous la houlette de Chériff  Bakala, pour le Festival Brajazz ou même pour prêter mains fortes à divers artistes en studio. Car Romaric n’est pas simplement un virtuose de la batterie, il sait tout autant faire chanter diverses percussions comme les traditionnels djembés, congas, cloches ou autres bongos mais aussi des instruments plus rares en République du Congo comme le carun, le washboard ou les rototoms.

On pourrait être surpris de l’entendre au détour d’une soirée jouer de la guitare, de la basse ou du piano mais rien ne semble freiner cet artiste comme aimanté par sa passion de la musique, d’où qu’elle vienne et quelle qu’elle soit, comme il le confie : « Je suis d’un tempérament discret, le plus souvent mes baguettes parlent pour moi et elles ne connaissent pas l’odeur de l’argent mais celle de la transpiration du travail. Je fonctionne aux bonnes vibrations car je suis avant tout au service de ma passion. Elle ne guide pas seulement mes projets musicaux, elle guide aussi mes rencontres, mes voyages, je peux même dire que cette passion guide ma vie et j’ai cette chance d’en faire mon seul métier ».  

On retrouvera « L’éléphant » aux baguettes légères dans le cadre du célèbre festival international Nsangu Ndji Ndji, le 8 juin à l’Institut français du Congo de Pointe Noire, pour accompagner la non moins célèbre chanteuse de flamenco, Paloma Pradal. Une autre façon pour Romaric Nzaou de dépasser les frontières pour visiter une musique issue des folklores traditionnels de l’Andalousie.

 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Romaric Nzaou

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