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Musique sacrée et Espoir pour terminer mai en beauté

Samedi 30 Mai 2015 - 13:45

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Le mois de mai ne s’est jamais aussi bien porté de Fès au Maroc à Genève en Suisse où l’on a décidé de le magnifier à travers deux grands évènements musicaux, à savoir : le Festival des Musiques sacrées du monde de Fès et la Fête de l’Espoir de Genève.

Le Festival de Fès qui met en avant l’esprit de tolérance et d’ouverture lui rend chaque fois hommage à travers la musique et la poésie par la dimension culturelle et historique du Royaume du Maroc. Placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 21ème édition qui s’est dévoilée depuis le 22 mai, et ce jusqu’au 30, a décidé de commémorer la dimension culturelle africaine de la ville de Fès.

Cette manifestation lui valut d’être désigné en 2001, par l’ONU, comme l’un des événements marquants contribuant, d’une façon remarquable, au dialogue des civilisations. Ainsi dès l’ouverture, BaB Al Makina, cette impressionnante enclave aux portes de Fès, est-elle devenue, par la magie des nouvelles technologies, cette cité féerique et musicale faisant écho aux rencontres avec l’autre et sa diversité amplifiant les récits de Léon l’Africain, campé par Saïd Taghmaoui.

Cette soirée d’ouverture a rendu un hommage à la dimension africaine de Fès par une création spéciale où se sont produits plusieurs groupes : Ballaké Sissoko et son ensemble de kora de Bamako ;  Les Masques de la lune du Burkina Faso ; Les Enfants de Doudou N'diaye Rose et la danse Simb des Lions,  Malick Sow, maître Tijani de Tivouane du Sénégal ; Coumbane Mint Amartichitt, célèbres griottes de Mauritanie ; Chérifa – chant tamarzight du Moyen-Atlas au Maroc. La scénographie savamment orchestrée a confirmé l’historicité de carrefour de la ville de Fès, redevenue pour l’occasion une ouverture sur Tombouctou, une forteresse Haussa, une zawiya tijaniya, une mosquée Karaouiyine, ou un camp bédouin…

En dépit du froid et de la pluie, la tête d’affiche, Saber Rebai en véritable star tunisienne, s’y est produite avec ses chansons galantes et romanesques au cours d'une soirée somptueuse le samedi 23 mai à la mythique place de Bab El Makina. Initié depuis sa tendre jeunesse à l'oud et psalmodie du saint Coran, Saber Rebaï est titulaire d'une maîtrise en musicologie de l'Institut supérieur de musique de Tunis. Le Festival peut se vanter de la participation d'une palette d'artistes et de stars de renommée internationale, parmi lesquelles, Oumou Sangaré, la vedette Emiratie Hussain Al Jassmi, Tiken Jah Fakoly de Côte d’Ivoire, les Temptations et Dennis Edward maîtres légendaires du Rythme and Blues et bien d’autres sans évoquer  les artistes hôtes du Maroc.

Dans un autre registre, la Fête de l’Espoir de Genève est  née d’une idée citoyenne à l’époque. Elle consistait à offrir gratuitement au public suisse, une fois l’an, une manifestation réunissant des artistes venus de tous les horizons pour « faire de Genève, l’espace d’une journée, la capitale de l’Espoir »

13 éditions se sont écoulées, depuis, qui se sont soldées par d’immenses succès populaires. Chaque fois la  générosité des artistes participants a été remarquable car ils n’ont jamais perçu le moindre cachet. Cette grand-messe s’est révélé une grande manifestation gratuite ouverte à tous et un succès populaire qui rassemble chaque année plus de  50.000 personnes autour de valeurs telles que le partage, l’abandon de soi, pour redonner le goût de la fête et surtout rassembler autour de la musique, ce langage universel compris par tous, et favorisant le dialogue entre les générations et les cultures.

 Ici également l’on fait participer des personnalités du monde de la musique, du cinéma, de la littérature, des médias, de la science, de l’économie et de la politique afin de prouver que l’on peut encore se rassembler autour de thèmes positifs.

La 17ème Fête de l'Espoir du 30 mai 2015 se tiendra  au Stade du Bout-du-Monde de Genève avec, au programme, Amaury Vassili, l'une des plus belles voix du moment, Imany en acoustique, Bénabar en trio, Raphael, Les Innocents, Grégoire, Fréro Delavega, Mc Solar, etc.

Avec la fin du règne de mai 2015, la magie du sacré aura assurément de nouveau opéré pour conforter et rappeler inexorablement la dimension universelle des villes de Fès et de Genève, car que ce soit par les musiques offertes avec le cœur ou par les « Forums » abordant des thématiques chères à l’Afrique et à l’universel, ces deux villes ont en commun d’illustrer assez fidèlement ce lieu privilégié, de pensée, de développement artistique et spirituel bref, ce carrefour mondial de rencontre des cultures dont tous souhaiteraient se prévaloir.

 

 

Ferréol Constant Patrick Gassackys

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Édition Quotidienne (DB)

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