Natation : selon Bertrand Mbioko, « certains nageurs congolais confondent précipitation et technique »

Mercredi 2 Avril 2014 - 16:57

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À en croire l’entraîneur et directeur technique du club Avenir, des athlètes pensent améliorer leur chrono sans respecter les règles de jeu. Ce qui est à l’origine de nombreuses contre-performances

Nager en respectant les normes définies par la Fédération internationale de natation ne va pas de soi. « Quelqu’un peut savoir nager dès l’enfance, mais dès qu’il se lance dans la natation au sens professionnel du terme, il doit se conformer aux normes. C’est à ce niveau que le travail d’adaptation aux règles du jeu devient difficile pour l’athlète », rappelle Bertrand Mbioko, en précisant que la natation fait partie des disciplines où il est techniquement difficile de s’améliorer. Il faut un travail d’encadrement, de formation technique et tactique de longue haleine pour développer les compétences motrices dans l’eau, plus difficiles à améliorer qu’en cyclisme et en course à pied. Ainsi, l’engagement d’un athlète dans des compétitions nationales, départementales ou communales ne devrait donc pas se faire prématurément.

Pourtant, selon Bertrand Mbioko, certains entraîneurs prennent le risque d’aligner des nageurs amateurs qui vont vite en outrepassant les principes réglementant la nage en compétition. Le but ultime étant de réaliser des minimas, améliorer les chronos, battre les records, gagner une médaille... Cependant, sur le plan technique, ces nageurs ne sont pas souvent à la hauteur. Ce sont alors les contre-performances qui émaillent leur parcours avec, finalement, un palmarès nul. « La formation des nageurs devrait commencer par les aspects techniques. Car quand les athlètes travaillent sur la vitesse non réglementée et que, par la suite, ils se lancent dans la technique, ils vont moins vite et leurs performances régressent. Ce qui n’est pas le cas dans le sens inverse », explique le directeur technique du club Avenir.

Quelques principes techniques à respecter

Les règles techniques à observer changent selon que l’on nage la brasse, le papillon, le crawl ou sur le dos. Sans prétendre à l’exhaustivité, l’entraîneur Bertrand Mbioko donne quelques explications.

En papillon, le mouvement de nage est composé d’une phase ascendante et d’une phase descendante. L’ondulation se répercute sur tout le corps. Les jambes sont relativement tendues, sans blocage. Elles doivent rester souples pour que le mouvement se transmette et s’amplifie du dos aux pieds. Ces derniers sont tournés vers l’extérieur sans trop sortir de l’eau. Trop fléchir les genoux, ne pas impliquer les jambes dans le mouvement, bouger la tête de haut en bas en espérant avancer plus vite sont des erreurs à éviter.

Pour la brasse, le corps du nageur, à plat ventre, n’est pas allongé de manière constante. Il se redresse davantage durant la traction des bras et s’allonge pendant la phase de retour des mains vers l’avant. S’agissant de la respiration, l’athlète inspire à la fin de la phase de traction des bras et expire durant toute la phase retour des mains vers l’avant. L’aspiration est courte et puissante par la bouche tandis que l’expiration est plus longue et profonde par la bouche et le nez.

Le crawl et le dos crawlé ont également leurs principes techniques de fonctionnement.

Pour Bertrand Mbioko, les nageurs congolais, amateurs ou pas, devraient tenir compte de l’ensemble des règles des différentes nages pour améliorer leurs performances. Les stages, séminaires et formations de tous genres devraient être tenus à cet effet d’autant plus que le règlement de la fédération internationale change de temps en temps. Le souhait étant de voir les nageurs évoluer non pas dans la précipitation, mais dans la technicité.

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Bertrand Mbioko, directeur technique du club Avenir (© Adiac).