Nations unies: le secrétaire général plaide pour une nouvelle vision sur la maîtrise des armements

Mardi 26 Février 2019 - 11:47

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Antonio Guterres a appelé, le 25 février à Genève devant la conférence du désarmement, les Etats-Unis et la Russie à préserver le traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), menacé d’une possible disparition.

Le 2 février, les Etats-Unis sont sortis du traité sur les FNI, signé en 1987, par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. La Russie a annoncé le même jour qu’elle suspendait sa participation à ce traité.

« La situation est particulièrement dangereuse en ce qui concerne les armes nucléaires. Si elle était autorisée, la disparition du traité sur les FNI rendrait le monde plus fragile et instable », a alerté le chef de l’ONU, soulignant qu’une telle insécurité et instabilité seraient « vivement ressenties ici en Europe ».

Un contexte difficile qui ouvre la brèche d’une mise en garde du secrétaire général contre toute volonté d’un brusque retour à la case de départ. « Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de revenir à la compétition nucléaire effrénée des jours les plus sombres de la guerre froide », a-t-il averti, insistant sur l’importance de préserver ce traité.

Antonio Guterres a demandé à Washington et Moscou de réviser le traité de réduction de leurs capacités nucléaires (New start), avant son expiration en 2021, pour diminuer davantage leurs stocks. Selon lui, New start est le seul instrument juridique international qui limite la taille des deux plus grands arsenaux nucléaires du monde. Ses dispositions en matière d'inspection constituent d'importantes mesures de confiance qui profitent au monde entier. « Je rêve du jour où ces accords bilatéraux deviendront multilatéraux », a-t-il fait valoir dans l’enceinte du désarmement à Genève.

Le système de maîtrise des armements « s’effondre »

Le processus bilatéral de maîtrise des armements entre la Russie et les États-Unis est l'une des caractéristiques de la sécurité internationale depuis cinquante ans. Grâce à leurs efforts, les stocks mondiaux d'armes nucléaires sont aujourd'hui moins d'un sixième de ce qu'ils étaient en 1985.

« Cet héritage est en grand danger », a prévenu Antonio Guterres. Le régime de maîtrise des armements et de désarmement repose sur la mise en œuvre de bonne foi des dispositions et sur une vérification et application rigoureuses de leur respect. Plus généralement, le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires demeure un pilier essentiel de la paix et de la sécurité internationales et le fondement du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.

Face à ce scénario préoccupant et à l’effondrement des « principaux éléments de l'architecture internationale de maîtrise des armements », le secrétaire général a plaidé pour une nouvelle vision de la maîtrise des armements dans le contexte complexe de la sécurité internationale actuelle.

Car sur le terrain, l'utilisation continue des armes chimiques en toute impunité est à l'origine d'une nouvelle prolifération. Des milliers de civils continuent de mourir à cause d’armes légères illicites et de l'utilisation dans les zones urbaines d'armes explosives conçues pour des champs de bataille ouverts. Or, dans le même temps, les États cherchent la sécurité non pas dans la valeur collective avérée de la diplomatie et du dialogue, mais dans la mise au point et l'accumulation de nouvelles armes.

Les principaux acquis de la diplomatie internationale étant gravement menacés, le secrétaire général a plaidé pour « une action décisive ». Si l’ONU doit prêter main-forte, il a néanmoins insisté sur le fait que c’est aux États membres qu’il revient de créer une dynamique et une stratégie. « Il nous faut agir sans délai », a conclu Antonio Guterres.

Josiane Mambou Loukoula

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