Négociations directes : on repart sur les mêmes bases du blocage !

Samedi 18 Mars 2017 - 15:44

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Après près de deux mois et demi de la signature de l'accord politique devant régir la transition, les discussions autour de l’arrangement particulier reprises le 16 mars dernier, continuent d’achopper, entre autres, sur le mode de désignation du Premier ministre ainsi que sur la composition du Conseil national de suivi de l‘accord (CNSA).

Le fil du dialogue entre les parties prenantes aux négociations directes sur la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre sous la médiation de la Cenco a été rétabli le jeudi 16 mars dernier avec la reprise des discussions. Les uns et les autres affichent un brin d’optimisme quant au dénouement de la crise politique actuelle suspendue toujours à l‘adoption par consensus de quelques points qui constituent l‘arrangement particulier. De la composition et du mode de désignation du Conseil national de suivi de l‘accord (CNSA) à la composition du gouvernement de transition en passant par les modalités de nomination du Premier ministre, les trente-deux délégués des composantes présents peinent à s’accorder sur ces points. Les positions n’ont pas beaucoup évolué. La plénière de jeudi ayant consacré le redémarrage des travaux après quelques semaines de trêve, n’a pas fait évoluer les choses dans le sens attendu.

L’on est reparti sur les mêmes bases de divergences avec une majorité et une opposition restées figées sur leurs positions d’avant au grand déhanchement des évêques. Toutefois, concernant le mode de désignation du Premier ministre, il a été convenu - en guise de complément à l‘article 7 de l‘arrangement particulier- que ce dernier sera nommé au terme des consultations entre le président de la République et le président du Conseil des sages du Rassemblement. Ce qui, théoriquement, constitue une avancée lorsque dans ses dispositions initiales, l’article 7 n’évoquait nullement une concertation préalable entre les deux parties pour entériner la nomination du Premier ministre, relativisant ainsi le verrou constitutionnel du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat. Dans le cas d’espèce, cette donne ne pèse plus tellement sur la balance puisque l’avis du Rassemblement quant au choix du Premier ministre est à prendre en compte. Toutefois, cette formulation amendée proposée par le présidium de la médiation, devra faire l’objet d’un examen au niveau de la majorité qui a promit d’y réfléchir avant de se prononcer. Concernant les autres matières, le statu quo a persisté au point d’énerver la facilitation qui a haussé le ton en interpellant les acteurs politiques quant à leur responsabilité devant l’histoire.

Piquant une crise de nerfs, le vice-président de la Cenco, Mgr Fridolin Ambongo, n’a pas caché son embarras face aux atermoiements d’une classe politique plus préoccupée par des intérêts mesquins de positionnement que par la volonté d’aller aux élections. Il considère une telle attitude comme une expression d’insensibilité face à la gravité du moment qui requiert plus de responsabilité et d’engagement patriotique dans le chef des acteurs politiques. « Si vous voyiez le contenu des discussions actuelles, plus personne ne parle des élections. Tout le monde parle de postes, et chacun pense aux intérêts qui seront les siens dès que le nouveau gouvernement sera là », s’est-il plaint, tout confus.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les délégués des composantes aux discussions

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