Neutralisation des FDLR : l’ONU en attente du feu vert de Kinshasa

Samedi 17 Janvier 2015 - 11:43

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Les Nations unies attendent toujours le feu vert du président Joseph Kabila pour lancer une intervention militaire dans l'est du pays destinée à anéantir les rebelles hutus rwandais disséminés à l’Est de la RDC.

Depuis que l’Organisation  des Nations unies, de concert avec les pays de la région  des Grands lacs, a pris l’option de neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDR), les choses semblent piétiner sur le terrain. L’expiration, le 2 janvier, de l’ultimatum lancé contre ces rebelles hutus rwandais n’a pas donné lieu à une action militaire d’envergure des Fardc avec l’appui de la Monusco comme il a été prévu. Plusieurs jours se sont passés sans que ce projet militaire ne soit mis en exécution au grand dam des populations de l’Est qui attendent beaucoup de ses retombées en termes de pacification de leur territoire. Ce qui suscite de nombreuses réactions dont celle du régime de Kigali qui ne croit pas à la volonté du gouvernement congolais et de la Monusco de mettre hors d’état de nuire ces rebelles hutus rwandais qu’il a toujours accusés d'avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda ?

Au niveau de l’ONU, l’on déclare que tout est fin prêt pour lancer une intervention militaire dans l'est du pays pour en chasser des rebelles rwandais. Le contingent de la Monusco, fait-on savoir, serait déjà en ordre de bataille et n’attendrait que le signal de Kinshasa pour passer à l’action. Plus concrètement, il est question que le chef de l’État, Joseph Kabila, donne le feu vert pour la mise en branle des opérations conjointes Fardc-Monusco tant attendues. C’est à ce niveau, indique-t-on à la Monusco, que se situerait le blocage. « Pour une opération d'une telle envergure, il est important que le gouvernement soit totalement partant. Les contacts se poursuivent », indique pour sa part le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Malgré les appels incessants en ce sens du Conseil de sécurité et du secrétaire général Ban Ki-moon, il y a plus d'une semaine les choses sont restées en état, ajoute-t-il. L’ONU qui tient à impliquer les Fardc dans cette campagne militaire reste convaincue que son succès repose essentiellement sur l'implication active de l'armée régulière congolaise.  

Rappelons que  les FDLR dont plusieurs dirigeants sont réputés génocidaires compteraient aujourd'hui dans leurs rangs 1500 combattants disséminés dans les montagnes boisées de l'est congolais, frontalier du Rwanda et du Burundi. La balle se trouve donc dans le camp du gouvernement congolais pour donner une suite favorable à ce processus de désarmement et de démobilisation des rebelles hutus rwandais qui continuent, malgré tout, à insécuriser la partie est du pays livrée à leurs fantasmes guerriers.  

          

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Kobler