Niari: le district de Banda célébrera son centenaire en 2022

Samedi 21 Décembre 2019 - 17:00

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En prélude à l'évènement, les ressortissants et amis du district ont réfléchi, à Pointe-Noire, à l’organisation de ce grand rendez-vous historique qui doit être célébré avec éclat

 « Nous avons la lourde mission de transmettre aux générations futures l’histoire et l’héritage dont nous avons bénéficié de cette terre. Aucun de nous n’a été certes présent pour conter les cent ans. Seulement, force est de reconnaître que celui qui s’en rapproche le plus est le patriarche  Oscar Bibinami, la cadet de Banda. Missionnaire et témoin des premiers balbutiements de l’administration dans la contrée, il est aujourd’hui une mémoire vivante, une bibliothèque » a dit Crépin Telinganou, président du Réseau national agropastoral et de l’environnement (Renape). Ses souvenirs et ses notes ont éclairé l'opinion au cours de la reunion.

L’histoire de Banda est intimement liée à l’installation de la mission protestante au sud du Congo. En effet, en 1922, après la création de cette mission protestante, plusieurs autres événements historiques vont se succéder dans le district : le premier acte de naissance d’un enfant établi à Frédéric Foundou,  né des suites de l’émotion de sa génitrice d’être pour la première fois devant un être à la peau blanche. Cet enfant fut l’un des compagnons de Hilliem Markll, chef de la mission protestante en 1958. La même année, Banda a eu son premier secrétaire d’Etat à la Fonction publique en la personne de Justin Victor Sathoud, qui fut plus tard ministre de la Fonction publique. De nombreux maires darrondissement et de commune dans la République sont issus des terres Banda, entre autres, Lamy Nzikou, André Miche Boulou, Zéphirin Dibangou, Julienne Sengomona. Au nombre des sénateurs figurent Lazare Maganga, Robert Makaya. Les chefs de terre Loufilou, Gabriel Nzassi, Soini ; les directeurs : Laurent Masouema (le  père du logo des armoiries de la République) ; plusieurs chefs de postes de contrôle administratif : Joseph Eyenguet, Christophe Viticka, Simon Douvingou. Les chefs de district : Constant Aimé Dotabou, Oscar Kinga, Gaston Makaya,  Etienne Nombo.

Banda a été visité officiellement par presque tous les présidents du Congo: abbé Fulbert Youlou, Marien Ngouabi, Denis Sassou N’Guesso, Pascal Lissouba.

L’implantation de la première mission protestante de Banda, en 1922, nommée Mission Loubetsi, par le protestant Hilliem Markll, marque le départ de la gestion administrative de cette contrée. Les premiers évangélistes formés ont été Lazare Ibinda, Dominique Boulou, René Mbota, Auguste Ikari, etc. La première accoucheuse formée a été Pemba Ndouna et le premier commis, Jean Makouba Jean, tandis que le premier planton a étéElysée Bitsi.

Cette période est marquée aussi par trois événements : le retour de la Première Guerre mondiale 1914-1918 du caporal Teitsi, le premier officier du sud Congo; le lancement de la construction du Chemin de fer Congo Océan, qui a vu plusieurs bras valides de Banda être utilisés sur le chantier, souvent contre le gré;... 

La population de Banda déportée au Gabon

1937 marque la déportation de toute la population de Banda pour la construction de la voie du Gabon partant de Dolisie. Cette déportation a eu lieu de 1937-1942 et a vu la mission protestante être déplacée  durant l’absence de la population de leur contrée.  De retour de la déportation, en 1942, la mission  protestante sera relancée et dans la foulée le missionnaire protestant Helliem Markll crée la mission protestante d’Oufoumalembi à qui il donnera le nom de sa première création Loubetsi.

En 1942, est créee la mission protestante de Mvou Mvou-Pointe-Noire, sur initiative de Pierre Tchikaya de Boempire, enseignant et homme d’église de retour du Cameroun où il découvre l’église évangélique.  Cette formation a été assurée par les évangélistes venus de Banda, notamment Lazare Ibinda et maman Eve sous la supervision de Helliem Markll. Notons qu’en 1922, Pemosso Mavoko  cédait ses terres en ces termes: «  Je vous ordonne de travialler sur la terre de mes aïeux mais je ne vous ai pas donné les ordres de les prendre. Banda restera la terre de me aïeux et mes descendants». Le protestant lui remit les symboles de la France et lui déclara son amitié.

Signalons que parmi les autres personnalités qui ont marqué l’histoire de Banda, il  ya Mavoungou Mamoungou, fils de Mavoungou Mamoungou; Oubongo Mbitsi; Etienne Mombo; Mavoungou;  Iteitis, tous anciens combattants,  lors de la Première Guerre mondiale, Vitika, Ndembi Boutali.  Topographe, Mavoungou a séjourné à Massanga, Franceville,  Oubangui-Chari, Tchad, Cameroun. Agriculteur et environnementaliste, de retour dans sa contrée, il est l’interprète de Guy Mosson  et s’installe définitivement comme infirmier et  agriculteur. En 1975, à l’ouverture du CEG de Banda, il demanda à chaque enseignant de marquer son passage en plantant un arbre. Il est aussi  le premier habitant de Banda à avoir ordonné la scolarisation des jeunes filles dans la contrée. La prochaine rencontre des ressortissants et amis de Banda aura lieu le 28 janvier 2020 et sera suivie de la cérémonie de présentaion des vœux du Nouvel An.          

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

L'ex-ministre Victor Justin Sathoud, fils de Banda / DR

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