Niger : le gouvernement ordonne la fermeture des camps de clandestins

Samedi 2 Novembre 2013 - 15:02

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Après la mort récente de 92 clandestins dans le Sahara, les autorités nigériennes ont décidé de fermer les camps de clandestins d’Agadez (nord), principale zone de transit des migrants à destination de l’Algérie ou de la Libye

À l’issue d’un Conseil des ministres, le gouvernement a également annoncé que « tous les acteurs » de ce trafic de migrants seraient « identifiés » et « sanctionnés avec la rigueur requise », dans un communiqué lu durant le journal télévisé du soir de la chaîne nationale. « Ce drame est la résultante d’activités criminelles pilotées par des réseaux de trafiquants de tous genres », a souligné le gouvernement nigérien, tout en annonçant la fermeture des « ghettos », le nom donné aux camps de clandestins d’Agadez, la grande ville du nord du pays.

« Fermer les ghettos n’est pas forcement la solution. Les candidats à l’émigration dorment souvent  sous des arbres ou dans des maisons abandonnées qu’ils quittent le jour de leur départ pour rallier des lieux de rendez-vous secrets à une dizaine de kilomètre d’Agadez », a réagi Almoustapha Alhacen, responsable de l’ONG Aghir In’man (bouclier humain) en langue touareg. Pour lui, il faudrait plutôt que les autorités nigériennes démantèlent ces points d’embarquement et offrent des emplois aux migrants. Les pays occidentaux doivent également assouplir l’obtention de visas, a-t-il fait remarquer.

Des migrants, essentiellement des femmes et des enfants, sont morts de soif dans le désert en octobre alors qu’ils cherchaient à rejoindre l’Algérie. D’après l’ONU, près de cinq mille migrants ouest-africains, dont de nombreux Nigériens, ont transité chaque mois entre mars et août 2013 par Agadez.

Suite à ce drame, le gouvernement nigérien a décrété un deuil national de trois jours et a présenté ses condoléances aux familles affligées.

Yvette-Reine Nzaba