Nomination du Premier ministre : Joseph Kabila promet de décanter la situation dans quarante-huit heures

Mercredi 5 Avril 2017 - 16:05

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Intervenant ce 5 avril devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le président de la République a prié le Rassemblement à surmonter ses querelles intestines et à harmoniser urgemment ses vues sur la liste de candidats Premier ministre ayant le profil requis.

« Le Premier ministre sera impérativement nommé dans les quarante-huit heures ». Cette phrase sibylline prononcée par le président de la République dans son adresse à la nation ce mercredi 5 avril devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès lui a valu un flot d’applaudissement. Elle tend véritablement à mettre un terme à l’impasse politique qui gangrène le pays depuis l’échec des négociations directes menées sous l’égide de la Cenco tel que consacré par la non signature des arrangements particuliers portant sur les modalités de mise en œuvre de l’accord du 31 décembre. C’est donc un Joseph Kabila revêtu de ses prérogatives constitutionnelles qui s’est présenté devant le Congrès, l’air décidé et déterminé à tirer un trait définitif sur les manœuvres dilatoires de certains politiciens véreux qui se complaisent dans la situation actuelle. Le pays, a-t-il déclaré, « ne peut pas être otage des intérêts personnels et de luttes de positionnement des acteurs politiques ».   

Une décision qui fait suite aux dernières consultations menées il y a quarante-huit heures, lesquelles lui ont permis de se faire une conviction sur les attentes de la classe politique et sociale après avoir écouté les désidératas des uns et des autres. Au finish, Joseph Kabila a indiqué avoir relevé dans le chef de ses différents interlocuteurs une convergence de vues notamment sur l’urgence qu’impose le règlement de deux points relatifs à la mise en œuvre de l’accord, spécialement en ce qui concerne la question de la nomination du Premier ministre et de la personnalité devant piloter le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA). À ce propos, il a déclaré qu’un large consensus s’est dégagé sur la procédure de nomination du Premier ministre ainsi que sur la compétence de l’autorité de nomination. « J’invite le Rassemblement à surmonter ses querelles intestines et à harmoniser les vues sur la liste de candidats Premier ministre ayant le profil requis et convenu comme souhaité », a tranché Joseph Kabila. Pour le chef de l’Etat, ceci est une façon idoine d’accélérer le processus de formation du nouveau gouvernement d’Union nationale.

Concernant la présidence du CNSA, Joseph Kabila a exhorté les deux chambres du Parlement à adopter dans l‘urgence, la loi organique y relatif tout en appelant la classe politique  à accélérer les tractations en vue de la désignation dès l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, d’une personnalité consensuelle devant piloter cette nouvelle structure d’appui à la démocratie. « La RDC n’a pas vocation à sombrer mais plutôt à émerger. Ces difficultés conjoncturelles étant bien cernées, elles sont en voie de trouver des réponses appropriées. Je suis convaincu qu’avec l’engagement de tous (Opposition, Société civile et Majorité) et grâce à l’appui  du peuple, nous saurons surmonter les défis qui se présentent à nous », a-t-il ajouté.           

Vivement les élections !

Sur le volet des élections, Joseph Kabila a tenu à rappeler que l’objectif poursuivi en convoquant le dialogue reste et demeure l‘organisation des élections. Et de féliciter la Céni qui, a t-il dit, a abattu dans des conditions difficiles un travail remarquable ayant permis à ce jour de dépasser la barre de 21.700.000 électeurs avec le financement du gouvernement, lequel est évalué à ce jour à 320 millions de dollars. « Je voudrai annoncer solennellement que les élections auront bel et bien lieu », a-t-il lâché dans une salle visiblement acquise à sa cause. Sur la même lancée, il a tenu à rassurer les plus sceptiques que tout sera mis en œuvre pour atteindre cet objectif conformément au calendrier électoral qui sera fixé par la Ceni. « L’accord du 18 octobre comme celui du 31 décembre ayant dégagé le consensus jadis recherché sur la problématique de séquence des élections et du fichier électoral, aussitôt celui-ci constitué et la répartition des sièges déterminée par une loi qui sera adoptée par les deux chambres, plus rien ne va empêcher la convocation des scrutins », a tenu à rassurer Joseph Kabila plus que jamais déterminé à engager son peuple sur la voie du troisième cycle électoral.   

Saisissant par ailleurs l’opportunité de son adresse devant le Congrès, il a tenu à réaffirmer haut et fort la souveraineté de la RDC. « Le processus étant l’œuvre des Congolais financé par les Congolais eux-mêmes, aucune ingérence étrangère ni dans son pilotage moins encore dans son déroulement, ne sera tolérée », a-t-il martelé tout en insistant sur l’aspect de politique intérieure que revêt la problématique électorale répondant de la souveraineté nationale. Et d’ajouter : « Notre devoir, c’est celui de défendre l’indépendance et la souveraineté nationale conformément à l’engagement pris devant notre peuple au terme de notre serment constitutionnel ».

Alain Diasso

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