Non-organisation des élections en décembre : le gouvernement prend la défense de Naanga

Jeudi 13 Juillet 2017 - 17:14

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Pour l’exécutif national, le président de la centrale électorale s’était juste limité « à énoncer les difficultés rencontrées susceptibles d’entraîner la non-tenue des trois scrutins à la période convenue dans l’accord de la Saint-Sylvestre » sans pour autant annoncer une quelconque disposition rectificative.

La controverse suscitée par les derniers propos du président de la Céni confirmant la non-tenue - pour des raisons techniques et sécuritaires - des scrutins d'ici le mois de décembre 2017 tel que convenu dans l’accord du 31 décembre n’arrête de soulever des vagues. Face aux critiques acerbes dont Corneille Naanga fait depuis lors l’objet de la part de l’opposition qui pense qu’il fait le jeu du pouvoir en tirant les choses en longueur dans le but de prolonger indéfiniment le mandat présidentiel, le gouvernement a tenu à éclairer l’opinion par rapport au processus électoral en livrant sa lecture des faits. C’est par le biais de son porte-parole Lambert Mende que l’exécutif national s’est exprimé le 13 juillet en prenant ouvertement la défense du président de la Céni qui, d’après lui, ne serait pour rien dans cette déconvenue.

Pour le gouvernement, Corneille Naanga n’a fait que son travail. Sans annoncer une quelconque disposition rectificative, il s’est limité « à énoncer les difficultés rencontrées susceptibles d’entraîner la non-tenue des trois scrutins à la période convenue dans l’accord de la Saint-Sylvestre ».  Les raisons évoquées par Naanga, notamment un certain nombre de contraintes essentiellement d'ordre sécuritaire (référence aux violences dans le Kasaï) et législative (absence de certains textes législatifs essentiels pour lesdits scrutins), sont, de l’avis du gouvernement, évidentes et plausibles. « Cela ne rend pas la Céni coupable de violation de la Constitution ou dudit accord », a martelé Lambert Mende. Rien en fait dans les propos de Corneille Naanga tenus à Genève ou à Paris faisant état des difficultés rencontrées par la centrale électorale à tenir le délai de décembre 2017 ne viole les prescrits de la Constitution ou enfreint un seul principe de l'accord du 31 décembre 2016. « L’accord du 31 décembre 2016 qui prévoit l'organisation des élections en décembre 2017 n’a pas mis la Constitution de 2006 entre parenthèses », a fait remarquer Lambert Mende.

Il évoque la disposition spéciale dérogatoire au principe général fixant la date des scrutins au plus tard en décembre 2017 comme voie de sortie fixée par les parties prenantes elles-mêmes. Ces dernières, par souci de prudence et de réalisme, avaient convenu, en effet, que dans l’hypothèse de la non-tenue des élections en décembre 2017, que le Conseil national de suivi de l'accord et du processus électoral (CNSA), le gouvernement et la Céni puissent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections.

En attendant la constitution du CNSA qui a pris un léger retard à cause de l’indisponibilité du président du Sénat mandaté par le chef de l’État ensemble avec son collègue de l‘Assemblée nationale pour finaliser le processus, Lambert Mende estime que la Céni est dans son rôle de faire état des difficultés et contraintes nécessitant la tenue de la tripartite sus-évoquée. « En disant cela, le gouvernement voudrait simplement indiquer que quand bien même le CNSA serait déjà  opérationnel, il n'enlèverait rien aux prérogatives constitutionnelles de la centrale électorale qui reste, au regard de la Constitution de la République et de l’Accord de la Saint-Sylvestre, la seule autorité en matière d'organisation des élections », a-t-il nuancé. Et d’indiquer qu’en ce qui le concerne, le gouvernement « continuera à faire sa part pour mettre la Céni en capacité d’assumer ses responsabilités dans les meilleurs délais au mieux des intérêts du peuple congolais, conformément à la Constitution de la République et à l’Accord du 31 décembre 2016 ».

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Lambert Mende

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