Nord-Kivu : aucun commandant des Fardc n’a été relevé du front

Jeudi 18 Juillet 2013 - 16:30

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Informé de rumeurs malveillantes insinuant que deux officiers des Fardc assumant des responsabilités de commandement au Nord-Kivu et en charge du front près de Goma ont été rappelés à Kinshasa, le gouvernement a vite fait de démentir cette information de nature à démobiliser le moral des troupes.     

Une situation assez confuse avait régné, le 18 juillet, peu avant midi dans la ville de Goma après que des esprits malveillants ont véhiculé une information selon laquelle le commandant des opérations militaires des Fardc au Nord-Kivu, le colonel Mamadou Ndala, avait été relevé de ses fonctions et rappelé à Kinshasa. Dès que cette nouvelle a été  propagée dans la ville, c’était la débandade dans tous les coins et recoins de Goma où des jeunes se sont vite soulevés en protestation contre cette décision. Sans trop chercher à en vérifier l’authenticité, ils ont réquisitionné des motos en prenant la route Katindo-Saké tout en semant le désordre sur leur parcours. Routes barricadées, trafic perturbé, chants glorieux à l’honneur du colonel soi-disant déchu qui incarne le symbole de la revitalisation des Fardc à l’heure actuelle face à l’ennemi, tel est le tableau qui reflète la journée chaude qu’a connu jeudi l’ouest de Goma. Des tirs en l’air ont été entendus dans les périmètres des manifestants qui ont mis du temps pour se disperser et revenir à la raison.

Un mouvement similaire a éclaté, au même moment, sur la route de l’aéroport, apprend-on des sources locales. Intervenant à la radio, le gouverneur de la province, Julien Paluku, démentira aussitôt la nouvelle en indiquant que « la hiérarchie militaire n’a rappelé aucun officier » avant de qualifier cette rumeur « d’intoxication de l’ennemi » pour démobiliser les soldats au front. Il a fallu que l’intéressé passe lui-même à la radio pour démentir les faits pour que la situation revienne au calme. Pour le colonel Mamadou Ndala, cette situation procède « d’une manipulation des rebelles qui veulent déstabiliser le moral de la population et des troupes engagées au sol ». Et le colonel d’ajouter que s’il doit être relevé, c’est son autorité hiérarchique directe - en l’occurrence le commandant région - qui devrait le faire. Dans le cas d’espèce, rien de tel n’a été fait.   

Plus tard, le gouvernement par le biais d’un communiqué, réagira en soutenant qu’il s’agissait là des rumeurs malveillantes. « Cette information est fausse et relève de la pure intoxication de la part des forces ennemies qui, en difficulté, tentent de démobiliser les vaillantes troupes des Fardc dont le comportement de bravoure désarçonne les agresseurs », peut-on lire dans le communiqué. La population du Nord-Kivu a été exhortée à « demeurer vigilante et à retracer l’origine de cette désinformation à dessein ». Pour le gouvernement, il n’a jamais été question de soustraire les officiers concernés de leur tâche au moment où ils s’activent à la défense de la patrie.

Alain Diasso