Nord-Kivu : des jeunes s’en prennent aux positions du M23

Samedi 6 Juillet 2013 - 18:30

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Les responsables militaires à Goma disent n'être impliqués ni de près ni de loin dans cette nouvelle attaque, les FARDC n’ayant pas bougé de leurs positions initiales à Kanyaruchinya

Kibati, un des groupements du territoire de Nyiragongo situé à 11 kms au nord de Goma située à une dizaine de Km au Nord de Goma a été le théâtre d’affrontements entre des jeunes surexcités et les rebelles du M23 dans la matinée du samedi 6 juillet, apprend-on. Venus de Kanyaruchinya et munis d’armes blanches, les assaillants dont le nombre n’a pas été déterminé, ont assiégé les positions du M23. Ils ont franchi la ligne de démarcation entre les forces régulières et les rebelles pris de court par cette attaque surprise. Il s’en est suivi, d’après des sources, un accrochage qui a dégénéré au point de contraindre plusieurs habitants du coin à se déplacer vers les localités environnantes.

Excédés par les exactions quotidiennes des rebelles qui n’arrêtent de les malmener, les jeunes ont prit l’option de se prendre en charge pour gérer cette question, indépendamment des FARDC campées sur leurs positions initiales à Kanyaruchinya et de la Monusco. Le M23 attribue cette attaque à la coalition FARDC/Maï Maï. Ce que démentent les responsables des FARDC à Goma qui déclarent n’être impliqués ni de près, ni de loin dans cette énième agression. Aux dernières nouvelles, la situation serait revenue à la normale dans cette contrée.

Pour maints observateurs, cette situation découle d’une série des faits pouvant être décryptés comme des signes avant-coureurs. Depuis quelques temps, la société civile de Nyarangongo et d’ailleurs n’a cessé de dénoncer le renforcement des positions de la rébellion du M23 dans plusieurs localités entrainant des déplacements fréquents des populations. A cela s’ajoute l’activisme des groupes armés qui occupent plusieurs villages au grand dam de la Monusco dans les territoires sous leur contrôle. A Masisi, Rutshuru, Nyirangongo et ailleurs, des jeunes se sont soulevés en décriant une forme d’occupation dont leurs contrées étaient l’objet de la part des forces négatives.

Dans un communiqué publié mardi 2 juillet à Goma, le conseil provincial de la jeunesse du Nord-Kivu a exhorté le gouvernement à garantir l’intégrité du territoire national menacée. Face au laxisme des autorités provinciales à leur garantir la sécurité qu’ils réclamaient, les jeunes ont finalement décidé d’en découdre avec le M23, un mouvement qui est loin de recueillir leur adhésion.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une patrouille du M23 à Goma après sa prise en novembre 2012