Nord-Kivu et Province orientale : regain d'insécurité causé par la présence des rebelles ougandais

Jeudi 9 Octobre 2014 - 18:00

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Alors qu’elles sont réputées affaiblies à la suite de la traque lancée contre elles par les FARDC, les rebellions ougandaises de l’ADF et de la LRA continuent cependant à se manifester par des attaques sporadiques dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), et dans les districts du Bas et du Haut-Uélé en Province-Orientale.

Les rebellions ougandaises en RDC ne faiblissent pas. C’est le moins qu’on puisse dire en considérant la recrudescence des activités des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) et de l'Alliance des Forces démocratiques (ADF) en Province orientale et au nord Kivu. Alors qu’il y a peu, la tendance était de croire à la déliquescence des éléments de la LRA qui, d’après des sources militaires, auraient vu leur capacité de nuisance être sensiblement réduite à la suite de l’opération Sulola menée à leur encontre. L'on est surpris de voir cette rébellion ougandaise reprendre pied dans les districts du Bas et du Haut-Uélé en Province-Orientale. S’il est vrai que les actions menées cette fois-ci ne sont plus de grande envergure parce qu’isolées et éparses, il est tout aussi vrai qu’elles font mal aux populations autochtones.

Opérant par petits groupes, ces rebelles ougandais de la LRA « s'illustrent depuis un certain temps par des kidnappings » et des « pillages »,  ainsi que l’a confirmé mercredi au cours du point de presse hebdomadaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse. Quoique ne disposant plus de son effectif et de sa puissance de feu d’il y a deux ans, la LRA aurait reçu du renfort grâce à l'arrivée de ses hommes venant ou revenant de Centrafrique. Ce qui lui aurait redonné des arguments pour poursuivre avec ses actions de sape sur le territoire congolais au grand dam des habitants de la province orientale. Leur dernière attaque contre les positions des FARDC remonte à fin juillet. Pour prévenir toute offensive armée de cette rébellion ougandaise qui a causé bien des torts aux populations locales, la Monusco a décidé d’envoyer des renforts dans la région pour venir en appui aux activités menées par l'armée congolaise et neutraliser ce groupe rebelle.   

Intensifier la traque

Entretemps, au Nord-Kivu et plus précisément dans le territoire de Beni, c’est une autre rébellion ougandaise qui fait parler d’elle, en l’occurrence, l'Alliance des forces démocratiques (ADF). Neutralisée à près de 80% à la suite des attaques menées contre elle par les FARDC en synergie avec la Monusco, l’ADF n’a certes plus la même capacité de nuisance, mais constitue toujours un épouvantail pour les populations de Béni et des environs. Spécialisés dans les kidnappings et autres actions de sabotages, les rebelles ougandais de l‘ADF ont créé la sensation dans la nuit de dimanche à lundi en faisant incursion dans le village de Linzo-Sisene situé dans le nord de Beni. Sept personnes ont été tuées, douze blessés et quatre autres kidnappées à la suite de cette action de représailles menée par les rebelles de l’ADF contre les populations locales accusées de collaborer avec les FARDC dans les opérations de traque destinées à les exterminer.

En tout état de cause, cette recrudescence des rebellions ougandaises sur le territoire congolais devrait interpeller les autorités militaires afin d’épargner aux populations de Beni et des Uélé en province orientale des attaques sporadiques dont ils sont de plus en plus objet. « Aujourd'hui, ce qui nous préoccupe beaucoup plus au niveau de l'ADF, c'est le sort des otages », a laissé entendre le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse tout en confirmant la poursuite par les FARDC et la Monusco des opérations conjointes visant leur neutralisation totale.  

 

 

Alain Diasso