Nord-Kivu : l’assassinat du colonel Mamadou Ndala soulève des vagues

Samedi 4 Janvier 2014 - 16:00

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Pour perpétuer la mémoire de l’illustre disparu, la coalition pour le vrai dialogue en RDC propose que le rond-point Signas de Goma soit débaptisé en son nom.

Jamais un officier supérieur de l’armée n’a été aussi adulé par la population à l’image du colonel Mamadou Ndala tué le 2 janvier dans une embuscade tendue par des hommes armés non identifiés à 5 km de Beni au Nord-Kivu. La mémoire de ce vaillant héros dont le nom restera à jamais associé à la débâcle des rebelles du M23 au front reste toujours vivace dans les esprits, tant à Goma qu’ailleurs dans le pays. À peine la nouvelle de sa mort a été rendue publique, la province du Nord-Kivu est entrée en ébullition. La population, qui avait misé tant d’espoirs sur ce commandant du 42e bataillon des unités de réaction rapide dont les actes de bravoure avaient obligé le M23 à abandonner la guerre, était plus que consternée. Comme il fallait s’y attendre, la réaction des « Gomatraciens » était à la mesure de l’émotion ressentie, d’autant plus qu’une certaine rumeur répandue dans la ville présentait l’infortuné comme « victime d’un complot ». À Goma, Beni et dans d’autres villes de la province où le commandant du 42e bataillon des commandos des Fardc passait pour un héros, plusieurs centaines de jeunes en colère ont manifesté en signe de protestation.

Des femmes des militaires ont marché dans les rues de Goma. Les conducteurs des motos taxis et les militaires des rangs ont pleuré le « vaillant soldat », le bourreau du M23 à Rutshuru et Nyiragongo. Une journée ville morte a même été décrétée de fait. C’est sur ces entrefaites que la société civile du Nord-Kivu est montée au créneau pour réclamer l’ouverture d’une enquête afin d’élucider les circonstances de la mort tragique du colonel Mamadou Ndala. Même credo de la part des députés élus du Nord-Kivu qui exigent que toute la lumière soit faite sur ce meurtre. Un peu partout, des voix se sont élevées pour saluer le modèle du soldat discipliné et loyal que fut le colonel Mamadou Ndala. Évoquant les qualités du disparu, le porte-parole des Fardc, le général Léon Kasonga, l’a qualifié « d’intègre, de discipliné, de grand combattant et d’officier supérieur de grande valeur ». Vital Kamerhe voit en lui « un exemple de bravoure, de courage et de détermination des hommes des troupes par-delà toute la Nation ». L’autorité morale de la coalition pour le vrai dialogue en RDC et président de l’Union pour la Nation congolaise insiste pour que le colonel Mamadou Ndala soit enterré dignement. Et pour perpétuer la mémoire de l’illustre disparu, l’opposant propose que le rond-point Signas de Goma soit débaptisé en son nom. Le gouvernement qui a déjà diligenté une enquête pour tirer cette affaire au clair entend aller jusqu’au bout de la logique en sanctionnant s’il en faut les auteurs de cet odieux assassinat.

Pour rappel, le colonel Mamadou Ndala était le commandant du 42e bataillon des unités de réaction rapide. Formé par des instructeurs belges, angolais, américains, voire chinois, cet officier d’une trentaine d’années faisait partie de ces commandos mobiles de la nouvelle force de réaction rapide de l’armée congolaise dont il dirigeait une unité.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le colonel Mamadou Ndala au premier plan