Nord-Kivu: le HCR s'inquiète de l'augmentation des cas de viol contre les femmes

Mardi 6 Août 2013 - 19:28

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 Le retour d’une paix durable demeure encore un rêve pour les habitants de cette partie du pays. À cause de l’insécurité qui a élu domicile dans cette province, on enregistre de multiples cas d'agressions sexuelles contre les femmes.

Les données du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) démontrent qu’il y a une augmentation alarmante de la fréquence des actes de violence contre les femmes et filles dans la province, avec un nombre très important de cas de viols.

Nos équipes de monitoring de la protection, révèle une porte-parole de cette agence onusienne, ont enregistré sept cent cinq cas de violence sexuelle dans la région depuis le mois de janvier, dont six cent dix-neuf cas de viol. Au cours de la même période en 2012, poursuit-il,  notre personnel n'avait enregistré que cent huit cas. Les survivants de violence sexuelle et sexiste comprenaient deux cent quatre-vingt-huit  mineurs et quarante-trois  hommes.

Les auteurs de ces violences commises sur les femmes sont dans la plupart de cas des hommes armés. quatre cent trente-quatre des sept cent cinq cas de violence sexuelle rapportés au personnel du HCR depuis le début de l'année ont été perpétrés par des éléments armés.

Les chiffres officiels des Nations unies apportent des preuves supplémentaires de la menace croissante qui pèse sur les femmes et les filles. Ils montrent que les cas enregistrés de violence sexuelle dans le Nord-Kivu sont passés de quatre mille six cent quatre-vingt-neuf cas en 2011 à sept mille septante cinq en 2012. Le HCR estime que le nombre réel est encore beaucoup plus grand.

Le HCR s'inquiète également des rapports faisant état de violations des droits de l'homme dans la zone de Kamango, notamment le meurtre d'au moins quinze civils, des cas d'enlèvement, de travaux forcés, de sévices et de taxation illégale. Selon une récente évaluation du personnel du HCR sur le terrain, les personnes déplacées sont confrontées à des pénuries alimentaires, car elles ne peuvent se rendre dans les champs pour prendre leurs récoltes.

En outre, l'accès à l'eau et aux services de santé est également très difficile compte du tenu du fait que près de quatre-vingt pour cent des centres de santé de la région ont été pillés. Le personnel médical de la région a signalé de nombreux cas de diarrhée et d'infections respiratoires dus au manque d'eau propre et de latrines. L'accès à l'aide humanitaire dans la région constitue un défi et de récents rapports indiquent que la situation y reste tendue.

Aline Nzuzi