Nord-Kivu: l’exploitation de la cassitérite n’améliore pas les conditions de vie

Jeudi 16 Janvier 2014 - 14:28

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Une enquête menée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) révèle que cette exploitation ne profite pas aux creuseurs artisanaux et à leurs familles.

Dans un rapport rendu public en décembre dernier, la Cénco a déploré que l’exploitation de la cassitérite à Walikale, dans le Nord-Kivu, ne profite pas aux creuseurs artisanaux et à leurs familles. Selon ce document cité par radiookapi.net, entre 2008 et 2012, vingt deux mille huit cent soixante-dix tonnes de cassitérite ont été produites dans ce territoire. Le rapport a, par ailleurs, noté que cette production a été vendue pour environ soixante dix-sept millions de dollars américains, à raison d’un prix moyen de quatre dollars le kilo.

L’étude menée par la commission épiscopale pour les ressources naturelles a noté que cet argent n’a pas profité aux douze mille creuseurs qui se partagent l’exploitation des minerais avec certaines entreprises. Le rapport mentionne également le climat d’incertitude qui règne dans cette partie du Nord-Kivu où plusieurs groupes armés ainsi que des officiers de l’armée ont un contrôle sur les minerais. « Ces creuseurs artisanaux se plaignent de travailler pour des autorités politico-militaires à qui ils consacrent une partie de leur production journalière », est-il précisé.

L’enquête a également noté que les minerais continuent à être transporter à motos, camions et par d’autres voies pour être revendus dans d’autres villes de l’est du pays ou à l’étranger, bien que la production de la cassitérite ait baissé après l’adoption, en 2010, de la Loi Dodd Franck dont une disposition oblige les entreprises utilisant des minerais à publier leur origine.

Lucien Dianzenza