Nouvelle évasion : la prison de Kasangulu vidée de ses détenus!

Quarante huit heures seulement après l’évasion massive des prisonniers du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (ex-prison centrale de Makala), c’est au tour des pensionnaires de la vétuste prison de Kasangulu de prendre la tangente. C’est le vendredi 19 mai à une heure du matin que les faits se seraient produits, à en croire certaines sources locales. Les versions divergent cependant quant aux circonstances de cette évasion, la première du genre intervenue dans cette maison carcérale située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Kinshasa, dans la province du Kongo central. D’après une source pénitentiaire, les détenus qui avaient planifié leur plan d’évasion ont sollicité l‘attention des gardiens en faction à l’entrée en poussant des cris stridents. L’un des policiers de garde qui s’est rapproché pour s‘enquérir de la situation a reçu une balle et, dans la foulée, la meute des prisonniers hystériques profiteront pour s’évader après avoir maitrisé le reste des gardiens.

L’autre version, plus ou moins plausible, est celle avancée par le député national Jean Claude Vuemba. D’après son récit, les captifs, sans doute motivés par le récent événement de Kinshasa,  ont simplement cassé le portail de la prison avant de s’échapper. Ils ont opéré leur forfait après avoir constaté qu'il n'y avait que deux gardiens au lieu des cinq habituels, explique l’élu de Kasangalu. Cependant, il évite d’établir d’emblée un parallélisme avec ce qui s’est passé à Kinshasa, même si la situation de la prison de Makala peut avoir servi d’élément détonateur. Pour lui, plusieurs causes peuvent expliquer cette escapade en masse des détenus à Kasangulu dont la principale demeure les conditions précaires de leur détention. « Le problème c’est que dans cette prison, il y a des gens qui meurent de faim là-bas, ou parce qu’on ne peut pas les soigner », commente Jean Claude Vuemba. Autant dire que l’évasion des prisonniers de Kasangulu serait l’expression d’un ras-le bol longtemps contenu face à leurs conditions infra humaines d’incarcération.

Des sources pénitentiaires allèguent que dix prisonniers auraient été récupérés. Toutefois, aucun mort ou blessé n'a été signalé pendant ces événements, révèlent des sources concordantes.

Dès l’aube, des enquêteurs avaient été envoyés de Kinshasa pour s'enquérir de la situation sur place, apprend-on. Ainsi donc, ce dernier développement repose la problématique de la sécurisation des maisons carcérales en RDC dont la porosité constitue un sujet d’inquiétude récurrent pour les populations.