Obsèques d’Étienne Tshisekedi : aucun compromis sur le rapatriement du corps

Samedi 11 Février 2017 - 16:22

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Confirmant son refus de coopérer avec le gouvernement Badibanga, l’UDPS a publié unilatéralement un programme partiel des funérailles de son défunt président  avec, à la clé, l’ouverture à son siège d’un registre de condoléances.

Jusqu’à ce jour, le ciel est toujours loin de s’éclaircir à propos des obsèques d’Étienne Tshisekedi dont le corps continue à être gardé dans un funérarium en Belgique. Pour l’heure, aucun programme consensuel acté par la famille biologique et politique de l’illustre disparu d’une part et par l’exécutif national d’autre part n’est disponible. Le rappariement du corps de celui que d’aucuns considèrent comme le père de la démocratie congolaise risque de prendre encore beaucoup de temps après le vibrant hommage qui lui a été rendu à la basilique de Koekelberg de Bruxelles où une messe a été dite en sa mémoire. Les préalables que pose l’UDPS pour l’organisation des obsèques de son président ont donné un coup d’arrêt au processus, au grand dam du gouvernement qui entend s’impliquer fortement dans les funérailles qu’il veut à la stature de l’ex-Premier ministre que fut Étienne Tshisekedi.

Intransigeante, l’UDPS conditionne le rapatriement du corps de son défunt président à la nomination d’un nouveau Premier ministre d’opposition, tel que prévu par l’accord du 31 décembre, ultime acte politique de Tshisekedi. Plus, ce parti exige du gouvernement qu’un mausolée soit construit à son honneur. C’est autour de ces exigences considérées comme excessives que se cristallise aujourd’hui un débat ennuyeux qui aura quitté les allées de la commisération et de la piété pour revêtir un caractère politique avec tout ce que cela implique en termes de récupération et d’opportunisme. D’où le langage des sourds qui s’est installé de deux côtés. D’une part, le gouvernement ne donne pas les signes d’acquiescer aux revendications de l’UDPS qui ne vise finalement que sa défenestration au nom de l’accord de la Saint-Sylvestre qui peine à s’appliquer. De l’autre, la famille biologique et politique d’Étienne Tshisekedi campée sur sa position refuse toute assistance de l’autorité gouvernementale qui passe pour illégitime à ses yeux.

Et comme pour confirmer son refus de coopérer avec le gouvernement Badibanga, l’UDPS a décidé de publier unilatéralement un programme partiel des obsèques de son défunt président. Depuis le 10 février, en effet, diverses personnalités et structures tant politiques, sociales que culturelles sont attendues à la permanence du parti où un registre des condoléances a été ouvert. Une façon pour cette formation politique de se passer de l’aide logistique et financière de l’actuel gouvernement annoncée tambour battant.

 Au siège du parti, il se susurre que le « Vieux », avant de partir pour Bruxelles, aurait proposé aux évêques catholiques venus lui rendre visite le nom de son fils, Félix Tshisekedi, pour prendre la primature de la transition. À l’heure où d’autres peuvent s’abandonner au chagrin, le fils Tshisekedi sait qu’il ne peut compter désormais que sur son parti et ses alliés et, dans une large mesure, sur la population congolaise pour  concrétiser ce testament politique difficile à se matérialiser. D’autant plus que la majorité s’obstine toujours à ce que trois ou quatre candidats Premier ministres soient présentés au chef de l’État censé user de son pouvoir discrétionnaire avant toute nomination.

À tout prendre, l’on est bien dans un cercle vicieux. Cela fait déjà plus d’un mois que les parties prenantes discutent des modalités d’application de l’accord du 31 décembre. La mort d’Étienne

 

 

Alain Diasso

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