Opération Mbata ya bakolo : les deux Congo mettent en place une commission mixte

Lundi 14 Avril 2014 - 11:04

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Suite aux bavures dans l’exécution de l’opération de police Mbata ya bakolo, une commission mixte composée d’experts de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Congo va être mise en place dans les plus brefs délais

Cette commission mixte va encadrer cette opération de police qui, selon les autorités policières congolaises, garde sa souveraineté. Les experts de la RDC vont séjourner à Brazzaville pendant quelque temps en vue de mieux conduire les travaux de cette structure. C’est, entre autres, la décision qui a été prise le 10 avril à Brazzaville, à l’issue de la séance de travail des délégations ministérielles des deux Congo.

Au cours de cette rencontre, le ministre congolais de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a expliqué les raisons ayant poussé la police congolaise à organiser une telle opération. « Depuis un certain temps, la plupart des quartiers de notre ville capitale sont le théâtre d’actes de vandalisme entraînant parfois mort d’hommes. Nous avons initié cette manœuvre pour assainir ces quartiers. Cette opération n’était pas destinée à contrôler seulement les ressortissants de la RDC, mais tous les étrangers vivant sur l’ensemble du territoire congolais », a-t-il précisé.

Les bavures observées dans l’exécution de cette opération peuvent s’expliquer par la complexité de mener une telle manœuvre en pleine ville capitale, a-t-il ajouté. « Vous avez raison de vous inquiéter de la situation sécuritaire de vos concitoyens comme vous l’avez relevé dans la correspondance que vous avez adressée à notre chargé d’affaires en RDC. Je vous assure qu’il s’agit d’une opération de police comme en organisent la plupart des pays modernes, surtout dans leurs grandes villes », a-t-il martelé.

De son côté, le vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC, Tunda Yakasendé, qu’accompagnait le vice-ministre de l’Intérieur Egide Ngokoso, a salué le climat de sérénité dans lequel se sont déroulés les travaux. Il a affirmé avoir compris toutes les explications données par le ministre congolais de l’Intérieur.

À Kinshasa, a-t-il dit, les autorités ont appris que des ressortissants de la RDC avaient été brutalisés à Brazzaville et que certains d’entre eux avaient été blessés et dépossédés de leurs biens matériels. La hiérarchie, a-t-il ajouté, a envoyé une délégation pour s’enquérir de la situation sécuritaire de ses concitoyens. « Nous sommes contents que les autorités congolaises aient accepté que cette opération soit encadrée et qu’elle se déroule en tenant compte des règles élémentaires de la dignité humaine. Les autorités congolaises nous ont assuré que les ressortissants de la RDC qui ont leurs documents officiels ne seront pas rapatriés », a-t-il déclaré.

Le vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC a indiqué que les ressortissants de la République du Congo résidant à Kinshasa n’étaient pas menacés de rapatriement. Il a évoqué les relations séculaires de coopération entre les deux Congo. « Nous sommes un seul peuple. Nous devons privilégier les valeurs cardinales qui nous unissent. Il faut éviter d’ouvrir la porte aux ennemis qui profiteraient de nos brouilles pour semer le désordre », a-t-il déclaré.

Depuis janvier 2014, près de 1 326 ressortissants de RDC ont regagné Kinshasa, a-t-il conclu.

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Les deux parties pendant la séance de travail (© DR).