Opération « Mbata ya bakolo » : les parlementaires de la RDC demandent des explications

Vendredi 2 Mai 2014 - 19:42

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Venus s’enquérir de la situation et exprimant la désapprobation du peuple de la République démocratique du Congo (RDC) contre les méthodes utilisées lors de l’opération de sécurité « Mbata ya bakolo », les parlementaires du Congo voisin se sont entretenus, le 2 avril à Brazzaville, avec leurs collègues

Au cours des échanges, les parlementaires du Congo-Brazzaville ont mis à la disposition de leurs homologues des éléments d’information concernant le déroulement de cette opération. « Notre mission consistait à présenter notre indignation sur les conditions inhumaines dans lesquelles les ressortissants de notre pays ont été expulsés. Nous avons reçu les réponses appropriées et nos collègues ont reconnu des dérapages au cours de la procédure. Nous avons eu de plus amples informations et leur avons demandé de plaider pour que l'opération se fasse dans le respect des droits humains », a déclaré le chef de la délégation des parlementaires de la RDC, Emmanuel Shadari Zamazani.

Au sujet de cette opération, initiée suite à la recrudescence de l’insécurité et de la violence à Brazzaville, le président du groupe parlementaire du Parti congolais du travail, Alain Moka, a déclaré, à l’issue de cette réunion, que le peuple congolais se sentait soulagé. Et d’ajouter : « Nous prolongerons l’opération de sécurité comme le veut le gouvernement pour garantir la paix et la sécurité des populations congolaises. Nous devons le faire dans le respect des droits de l’homme. »

Selon Alain Moka, l’examen du taux de criminalité a montré que 95% des fauteurs de troubles étaient d’origine étrangère, comme les expatriés suspectés d’être à l’origine de certains crimes. Mais, a-t-il ajouté, des centaines de citoyens de la RDC vivent en toute quiétude sur le sol congolais. « Nous demandons qu’ils soient protégés afin qu’ils ne se sentent pas menacés », a-t-il souligné.

Pour conclure, les parlementaires du Congo-Brazzaville ont exhorté leurs homologues à ne pas céder à l’émotion et à agir sur les médias, car, ont-ils dit, ce que relaie aujourd’hui la presse de ce pays frère est regrettable.

« Ce phénomène, nous l’avons hérité de l’opération « Likofi ». En quelques mois, il y a eu une hausse considérable de la criminalité, ce qui a conduit les autorités de police à prendre toutes les dispositions afin de faire régner un climat de paix. Cette opération de sécurisation des populations se poursuivra, car lors de l’opération à Brazzaville, nombreux sont ceux qui se sont réfugiés à l’intérieur du pays. Nous sommes prêts à recevoir tous les citoyens d’en face, pourvu qu’ils respectent nos mœurs et ne viennent pas nous imposer des gangs de brigands », a conclu Alain Moka.

Rappelons que suite aux dérapages enregistrés lors du déroulement de cette opération, dix-sept policiers ont été radiés des rangs de la police nationale.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Les parlementaires des deux rives du fleuve Congo (© DR).