Opération Sukola 2 contre les FDLR : les Fardc prennent les devants des opérations

Samedi 31 Janvier 2015 - 16:00

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En lieu et place d’opérations militaires conjointes avec la Monusco comme cela avait été initialement convenu, tout porte à croire que les forces loyalistes feront cavalier seul, du moins dans un premier temps, avant d’impliquer la force onusienne.

Le début du mois de février s’annonce très rude pour les éléments résiduels des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) réfractaires au désarmement. Après avoir annoncé son intention de les contraindre par la force, les Fardc seraient, pour l’instant, en pleine préparation de cette offensive qui s’annonce imminente. Cette opération militaire pourrait entrer dans sa phase décisive cette semaine avec la ferme intention de désarmer ceux des rebelles hutus rwandais qui s’obtiennent à rester sur le territoire congolais avec armes et munitions. Face à la menace que représente l’annonce de cette offensive militaire voulue d’envergure, les FDLR ont vite changé de discours, cherchant à convaincre quant à leur volonté à poursuivre le processus politique de désarmement.

Dans un communiqué publié au lendemain de l’annonce de cette offensive militaire, les rebelles hutus rwandais ont réaffirmé leur ferme détermination de continuer à œuvrer pour la paix dans la région des Grands lacs africains. Nonobstant ce changement de ton, les Fardc sont décidées à en découdre avec les FDLR qui n’ont jamais présenté des gages sincères de poursuivre leur reddition volontaire conformément à la volonté exprimée par la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (Cirgl) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (Sadc). Tout le problème, c’est qu’entre les Fardc qui tiennent à prendre les devants de cette campagne militaire et la Monusco de qui elle attend un appui logistique conséquent, les choses sont loin d’être claires.

Quoique les rôles soient bien définies sur papier, il reste à s’accorder sur d’autres détails liés par exemple à la planification stratégique du projet. Là-dessus, il nous revient que la Monusco serait tenue à l’écart et n'aura pas accès à toutes les données, explique-t-on. Une façon de dire qu’il s’agit là d’une affaire que les Fardc voudraient piloter seules indépendamment de la couverture onusienne dont l’apport militaire risque, selon certains, de ne pas être à la hauteur de l’enjeu. En lieu et place d’opérations militaires conjointes avec la Monusco comme cela avait été initialement convenu, tout porte à croire que les Fardc feront cavalier seul, du moins dans un premier temps avant d’impliquer la force onusienne. Entre-temps, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon continue de marteler sur la nécessité de « mener une action décisive en vue de neutraliser les FDLR pour que la paix et la stabilité puissent être rétablies dans la région des Grands lacs tout en insistant sur le fait que les signataires de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération devraient tous tenir leurs engagements.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des éléments des Fardc traversant Goma