Opposition : le torchon brûle entre Adolphe Muzito et Delly Sessanga

Samedi 2 Février 2019 - 14:30

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Décidemment, rien ne va plus entre les deux cadres de Lamuka, la coalition ayant soutenu la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle du 30 décembre dernier.

À la base, les propos tenus par Adolphe Muzito dans une interview publiée le 31 janvier par Jeune Afrique, dans laquelle le leader de Nouvel Elan s’en prend vertement à Delly Sessanga et à Jean Claudel Lubaya.

Le ralliement de ces deux acteurs politiques à Félix Tshisekedi constitue le nœud du problème, d’autant plus que jusqu’il y a peu, ils se revendiquaient de la plate-forme Ensemble de Moïse Katumbi, un des principaux soutiens à Martin Fayulu. Un revirement que n’apprécie guère Adolphe Muzito. Il n’a pas manqué d’égratigner au passage les deux hommes qui, en prenant acte de l’investiture de Félix Tshisekedi, négocieraient tacitement leur entrée au gouvernement en gestation. D’après l’ex- Premier ministre, ces derniers n'avaient pas d'autres choix que d'aller « à la mangeoire » car ne pouvant pas se faire élire chez eux sans le soutien du candidat de l'Union pour la démocratie et le progrès social, Félix Tshisekedi.  

Des propos mal digérés par le parti Envol de Delly Sessanga qui ne s’est pas fait prier pour réagir violemment à travers un communiqué publié quelques heures après l’interview d'Adolphe Muzito. Un communiqué aux allures de règlement de compte dans lequel les proches de Sessanga ont vilipendé et humilié presque le damné du Parti lumumbiste à qui ils ont rappelé son passage « catastrophique » à la primature.

« Adolphe Muzito a été un Premier ministre au bilan médiocre marqué par la corruption, l’enrichissement sans cause et la légèreté dans la conduite des affaires publiques si bien qu’il fut placé sous tutelle financière et administrative du cabinet du président de la République, faisant perdre, aux limites de l’indignité, tout prestige et autorité républicaine à la fonction de Premier ministre », assène le porte-parole d’Envol dans son communiqué.

Et d’ajouter qu’Adolphe Muzito ne pouvait s’ériger en censeur de la morale en évoquant "la mangeoire" que lui seul pratiquerait à merveille. Il ne peut non plus, poursuit le communiqué, compter sur l’amnésie légendaire du peuple congolais pour se faire une crédibilité.

« Le peuple congolais n’a rien oublié de lui », précise Envol avant de conclure sur un ton de dépit. « C’est à cause des personnages comme lui que la réunion de Genève a dévié ses objectifs, ayant détourné l’unité en une messe de partage de pouvoir. Qui de lui ou de Sessanga va à la mangeoire ? Avec lui comme unique député de son regroupement, une misère pour l’ancien Premier ministre ».       

À noter aussi que dans la même interview accordée à Jeune Afrique, Adolphe Muzito a également décrié la gestion actuelle du pays par le nouveau chef de l’État, Félix Tshisekedi, en dénonçant notamment ses premiers actes posés concernant, entre autres, les heurts à l’Université de Lubumbashi et la grève des agents de Transco. « C’est pire que Kabila. Du point de vue de la forme, ce n’est pas à lui d’agir, c’est au gouvernement. Ensuite, pour moi, c’est de la communication. A ce jour, je n’ai pas vu de sanction réelle », avait-il déclaré.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Adolphe Muzito

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