OrthogrAfrique : un jeu de société pour la découverte du continent

Dimanche 24 Décembre 2017 - 13:23

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Olivier Kayomo, l'inventeur de l'initiative, a procédé au lancement de la première édition consacrée exclusivement à la République démocratique du Congo, le 23 décembre en direct à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC).

 

Olivier Kayomo présentant OrthogrAfrique Le génie congolais mis en évidence cette fois à travers OrthogrAfrique, le premier jeu de société africain moderne, a été vivement salué par l’assistance réunie au Studio Mama Angebi de la RTNC pour sa présentation. Cette initiative d’Olivier Kayomo n’est que la première phase d’un vaste projet dont il a déjà clairement établi l’ambition panafricaine. Le jeu est, a-t-il dit, « une occasion offerte aux jeunes africains de découvrir l’Afrique à travers leurs différents pays dans leurs dimensions géographique, culturelle et historique ». Son concepteur veut qu’il soit perçu de cette façon dès le départ même si, pour l’instant, il n’est question que de la RDC. Pour preuve, OrthogrAfrique est un néologisme formé des mots orthographe et Afrique, une façon d’annoncer déjà les couleurs.

Le coffret OrthogrAfrique, disponible à Kinshasa depuis le 23 décembre, est destiné aux enfants et adultes, à partir de 9 ans et au-delà. Il faut au minimum être deux pour y jouer mais une partie peut réunir jusqu’à six joueurs au maximum. Le mode d’emploi, placé juste en dessous du terrain de jeu que l’on découvre à l’ouverture du coffret, apprend comment se servir des 260 cartes qui s’y trouvent au côté des 250 billets de banque, du livret d’épargne, du diplôme et du corrigé qui ensemble constituent les éléments du jeu. Atypique, OrthogrAfrique, par-delà sa vocation ludique, se veut aussi une sorte d’outil qui porte à « découvrir l’Afrique et dynamiser son économie par l’orthographe ». Le mode d’emploi est assez explicite à ce sujet.

Pour l’heure, OrthogrAfrique a été sorti en mille exemplaires. Olivier Kayomo précise qu’il s’agit d’un premier lot-test déjà vendu à quarante euros en Belgique où il a été présenté, en octobre dernier, à la communauté congolaise de Bruxelles. « Nous comptons en réaliser beaucoup plus, parce que le Congo est un grand pays et nous avons des discussions assez avancées avec nos partenaires de sorte qu’au premier trimestre de 2018, nous pensons sortir cent mille exemplaires ou un peu plus. Il faudra qu’il entre dans les écoles de Kinshasa, dans un premier temps, ensuite ce sera à Moanda puis dans les autres provinces », a-t-il affirmé. Notons que le Fonds de promotion industrielle a affiché sa ferme volonté d’accompagner le projet labellisé par le ministère de la Culture et des arts et soutenu par Canal +.Olivier Kayomo, l'inventeur du jeu de société OrthogrAfrique

Une stratégie de société

Pour sa part, Wali Belade pense que « ce jeu de société est en réalité une stratégie de société ». La coordonnatrice adjoint du Projet d’amélioration de la qualité de l’éducation (Paque) a explicité sa pensée de la sorte : « Depuis plusieurs années, nous avons commencé, ici en RDC, à mettre sur pied des plans d’action pour opérationnaliser des stratégies en vue d'améliorer la qualité des apprentissages. Nous sommes en butte à un problème de moyens humains et financiers ainsi qu’en termes d’équipements ». Dès lors, à ses yeux, plus qu’un simple jeu, OrthogrAfrique est perçu telle « une contribution au travail mené par le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) pour améliorer la qualité des connaissances des enfants congolais ».

Wali Belade souligne, à cet effet, l’avantage qu’à OrthogrAfrique de « prendre en compte une grande partie de l’histoire, la géographie, la culture générale de la RDC ». L’atout de ce jeu est non négligeable, souligne-t-elle, convaincue que « les enfants et même les adultes, apprennent très vite en jouant ». L’experte de l’EPSP a d’autant plus apprécié le jeu d’Olivier Kayomo parce qu’il contribue à satisfaire le besoin ressenti « de rattraper le temps perdu en termes de connaissances et de construction de l’homme congolais ». Car, ajoute Wali Belade, « connaître son pays, qui l’on est, ce que l’on est, permet d’avoir réellement une identité et de pouvoir la partager avec le monde ». En sus, cela rajoute à l’estime de soi, «  savoir que nous sommes des personnes de valeur au même titre que le reste de l’humanité ». Elle a paraphrasé Frantz Fanon dans son affirmation que l’Afrique a la forme d’un révolver dont la gâchette se trouve au Zaïre, Congo aujourd’hui. Wali Belade soutient que « Le Congo a beaucoup à offrir. Et maintenant, ce jeu de société qui commence en RDC est conçu pour toute l’Afrique », avant de renchérir  : « Aujourd’hui et demain, nos enfants et nos petits-enfants connaîtront leur culture. Leur histoire qui se racontait jadis autour du feu par nos grands parents va se raconter en jouant avec les parents ». Elle a, dès lors, fait une adresse à ces derniers en ces termes : « J’invite les parents de l’Afrique, à commencer par ceux de la RDC, à l’usage d’OrthogrAfrique, à vivre des jours entiers de joie partagée dans la connaissance de leurs pays, surtout de leurs origines, leur histoire ».

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Olivier Kayomo présentant OrthogrAfrique Photo 2 : Olivier Kayomo, l'inventeur du jeu de société OrthogrAfrique

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